Voir Paris et repartir: les conclusions de la rencontre "Normandie"

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Les dirigeants français, allemand, russe et ukrainien réunis ce vendredi à l'Elysée pour un sommet au "format Normandie", ont discuté de l'application des accords de Minsk visant à rétablir la paix en Ukraine et ont déterminé les étapes restantes, mais ont aussi parlé de la crise syrienne qui semble avoir bousculé la situation.

La troisième rencontre au format "Normandie" à Paris se distingue sur bien des points des deux précédentes. Ayant eu lieu à Paris, c'est le président français François Hollande qui l'a accueillie. Si les négociations de février ont battu tous les records de durée (16 heures) et qu'elles ont abouti aux accords de Minsk II, celles-ci n'auront duré que 4 heures 50 minutes, M. Hollande l'ayant garanti dès le début: "nous n'allons pas y passer la nuit". Pourtant, la rencontre a mené à des actions concrètes. 

Le président russe Vladimir Poutine ayant rapidement quitté le sommet sans dire un mot aux journalistes, c'est le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov qui a présenté le bilan de la rencontre quadripartite. Cependant, des déclarations inattendues se sont fait entendre lors d'une déclaration commune avec la chancelière allemande Angela Merkel, à la fin du sommet. Cette fois-ci, la rencontre a engendré des actions réelles, et le retrait des armes légères ne s'est pas fait attendre. 

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"Sur la sécurité, nous avons voulu nous assurer que le retrait des armes légères, qui avait été approuvé par un accord, pourrait commencer dès demain matin, à minuit (samedi 3 octobre), et que pour les armes lourdes il puisse y avoir un processus comparable", a déclaré François Hollande lors du briefing.

Le chef de l'Etat français a également fait comprendre que les parties avaient atteint un consensus sur la question principale de l'ordre du jour, soit prolonger les accords de Minsk jusqu'en 2016, car leurs réalisation prendrait du temps.

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Une autre question importante concernait les élections en Ukraine.

"Nous avons voulu que des élections (locales, ndlr) puissent se tenir selon la loi électorale ukrainienne, dans le cadre d'un groupe de travail. Donc, les élections qui étaient prévues le 18 octobre ne pourront pas se tenir (…) une loi électorale sera votée et discutée dans le cadre de ce groupe de travail. Une fois voté, un délai de 90 jours s'ouvrira pour l'organisation des élections", a précisé François Hollande.

Il s'agit d'une décision cruciale car elle oblige Kiev à négocier avec le Donbass, que  l'Ukraine n'a pas voulu, jusqu'à présent, considérer comme une des parties aux négociations.

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Angela Merkel a ajouté pour sa part que "le président russe s'est engagé à ce que, au sein du groupe de travail politique tripartite, les conditions nécessaires soient mises en place, à très court terme, pour que les élections puissent avoir lieu comme cela avait été prévu à Minsk en application du droit ukrainien".

En d'autres termes, Kiev devra révoquer de la Rada suprême (parlement ukrainien) le dossier de la réforme constitutionnelle et le réviser, ce qui n'est une tâche pas facile compte tenu de la situation politique actuelle en Ukraine.  Cela expliquerait d'ailleurs pourquoi la question de reporter la date limite de réalisation des accords de Minsk a été placée au cœur des négociations.

"Je ne peux pas dire que tout revers est exclu mais dans l'ensemble c'est quelque chose de positif (…) Il y a un espoir qui est fondé, et d'après ce que j'ai entendu aujourd'hui, je peux dire que les deux parties (Ukraine et Russie) ont bien discuté l'une avec l'autre. Cette conférence a été importante parce que nous avons travaillé de façon très intense sur chacun des points en suspens", a conclu Mme Merkel.

Le dialogue au "format Normandie" va continuer, a annoncé Dmitri Peskov. Il y aura des rencontres des ministres des Affaires étrangères des quatre pays, en novembre, ainsi que des discussions des conseillers pour les affaires étrangères des présidents, souvent quotidiennes, a-t-il expliqué.


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