Hier, l'aviation turque a abattu un drone qui avait violé l'espace aérien depuis la Syrie. Suite aux avertissements répétés à trois reprises, il a poursuivi son vol dans l'espace aérien turc. Les gardes-frontières turcs sur place avaient par la suite ouvert le feu et abattu l'appareil dans le cadre des règles définissant la réaction aux menaces. L'origine du drone n'a toutefois pas été précisée.
"Tout indique que oui, il s'agit d'un drone russe", n'a pas tardé à déclarer un responsable américain sous couvert d'anonymat et sans fournir la moindre preuve, sa citation ayant été diffusée par les principales agences d'information.
Selon lui, les Syriens n'utilisent pas ce type d'engin d'après les informations à sa disposition.
Le ministère russe de la Défense a toutefois démenti ces accusations.
"J'assure que tous nos drones se trouvent soit dans des zones de combats, soit sur la base aérienne", a souligné M. Kartapolov lors d'un point de presse pour les attachés militaires et les journalistes étrangers.
Le porte-parole de l'Onu Farhan Haq s'est également empressé de mettre en garde contre cette déclaration: "Nous ne disposons pas de preuves tangibles confirmant cette information, mais nous avons explicitement exprimé nos préoccupations concernant différentes opérations militaires en Syrie tout en soulignant que toutes les démarches devraient être effectuées conformément aux normes internationales des droits de l'homme ainsi qu'au droit international humanitaire (DIH)".
L'incident n'est toutefois pas unique en son genre. Différents médias occidentaux ont lancé une campagne de propagande de grande ampleur dès que l'Armée de l'air russe a entamé son opération militaire contre l'Etat islamique en Syrie. Le principe est toujours le même: lancer des affirmations sans fondement reprises en chœur par les grands organes de presse.
Ainsi, le jour même où le gouvernement russe a entamé son opération aérienne contre les terroristes en Syrie, l'ONG "Casques blancs" ainsi que de nombreux médias occidentaux ont inondé le Web de fausses informations accusant la Russie de ne pas cibler les sites militaires de l'EI et leurs centres de communication, mais des civils syriens et des représentants de l'opposition modérée.
S'empressant d'accuser Moscou, les Casques Blancs ont même publié un tweet fustigeant les frappes russes en Syrie plusieurs heures avant l'autorisation officielle du "recours aux forces armées à l'étranger" par le parlement russe. En outre, les photos utilisées avaient été prises bien avant les événements en question.
"Les accusations portées contre la Russie en lien avec la mort de civils ainsi que les attaques contre l'opposition syrienne sont dépourvues de fondements et s'appuient sur des sources peu sûres", avait alors réagi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.
Les accusations intempestives et sans la moindre preuve contre la Russie sont fréquentes. "Accuser Moscou de tous les maux est même devenu une sorte de sport", a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov commentant des rapports sur les attaques de "hackers russes" contre les réseaux informatiques US, régulièrement formulées par Washington.