Fort du soutien de l'Otan, Erdogan est sûr de son impunité

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L'attaque contre le Su-24 dans le ciel syrien n'était pas un accident fortuit: elle a été perpétrée conformément à un "ordre venu d'en haut", estime un analyste américain.

L'attaque contre le Su-24 russe constitue un acte d'hostilité non seulement entre la Russie et la Turquie, mais aussi entre les alliances politiques dirigées par Moscou et Washington, écrit Melik Kaylan dans le magazine américain Politico.

"A quoi pensait Erdogan? Tout porte à croire que l'attaque d'un chasseur turc contre un bombardier russe n'était pas fortuite, mais perpétrée délibérément conformément à un ordre venu d'en haut. Sinon nous aurions entendu la partie turque présenter des excuses diplomatiques au Kremlin", indique le journaliste.

Selon lui, ce n'est pas sans raison que Poutine parle ouvertement d'un "coup de poignard dans le dos" de la Russie.

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Melik Kaylan attire l'attention sur le fait que la Turquie aurait pu qualifier cette attaque d'"accident", mais qu'elle a préféré en rejeter la responsabilité sur la Russie.

Pour Steven Cook, chercheur au Council on Foreign Relations (CFR), cet incident met en exergue des tendances très dangereuses au Proche-Orient.

"Pour ce qui est de la lutte contre Daech et contre l'extrémisme en général, la Turquie et son président Recep Tayyip Erdogan constituent une partie du problème et non une partie de la solution", constate le chercheur.

Melik Kaylan estime pour sa part que la démarche risquée d'Ankara s'explique visiblement par le fait que l'aviation russe frappe l'opposition "modérée". Cette même opposition que la Turquie soutient ouvertement. Selon Politico, le président turc a visiblement compris que les Etats-Unis, l'Europe et l'Otan n'étaient pas en mesure d'endiguer la Russie dans sa lutte contre les terroristes de l'Etat islamique.

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"Il a également senti que l'Europe pouvait assouplir son attitude à l'égard de Poutine pour atteindre un objectif commun (…), ce qui pourrait pousser les pays chrétiens à s'unir contre la Turquie", indique l'auteur, ajoutant qu'Erdogan n'a pas hésité à utiliser ce jeu d'équilibre au bord de la guerre pour tester l'allégeance de l'Occident.

Un bombardier russe Su-24 a été abattu mardi par un chasseur turc au-dessus de la Syrie. Selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, Ankara devait avoir consulté Washington avant de commettre cet acte d'agression.

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