Un soldat russe armé passe le Bosphore: aucune violation du droit

© REUTERS / Murad SezerLe Caesar Kounikov passe le Bosphore
Le Caesar Kounikov passe le Bosphore - Sputnik Afrique
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Un militaire à la retraite turc estime que le capitaine du navire russe dont un membre d'équipage a été aperçu en train de traverser le Bosphore un lance-missiles portatif en position de tir n'a pas violé le droit international de la mer.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré mardi que le grand navire de débarquement russe Caesar Kounikov, sur le pont duquel la Turquie avait aperçu un marin tenant un lance-missiles portatif, n'avait violé aucune disposition de la Convention de Montreux.

Signé en 1936, ce document définit les modalités de navigation dans les détroits du Bosphore et des Dardanelles, ainsi qu'en mer Noire.

Le 7 décembre dernier, le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de Russie à Ankara pour lui signaler qu'un soldat russe avait été aperçu en train de tenir un lance-missile portatif en position de tir alors qu'il passait le détroit du Bosphore à bord du bâtiment de guerre Caesar Kounikov. Les autorités turques ont qualifié cet épisode de "provocation" et de "violation de la Convention de Montreux".

"Lorsque nos diplomates ont demandé à la partie turque en quoi consistait concrètement cette violation, ils n'ont entendu rien d'intelligible", a déclaré Maria Zakharova.

 

L'agence Sputnik a demandé l'amiral de division à la retraite et ancien chef d'une école navale turque Türker Ertürk de commenter ce nouvel incident dans les relations russo-turques.

M. Ertürk a rappelé l'une des dispositions du droit de la mer selon laquelle "tant que le comportement d'un navire ne trouble pas la paix, le calme et la sécurité de l'Etat riverain des Détroits de la mer Noire, le passage de ce navire ne constitue aucune menace pour ledit Etat".

"Le bâtiment russe a-t-il effectué des manœuvres militaires dans les Détroits? Non. Ses canons et obus d'artillerie étaient-ils tournés en direction de la ville au moment où il naviguait dans le Bosphore? Non. Mieux, il n'y avait même pas de personnel technique près des armements", a indiqué l'expert.

Il a souligné que les mesures de sécurité prises par le capitaine du Caesar Kounikov au moment où ce dernier passait les Détroits s'expliquaient par les réalités actuelles, à savoir par le risque d'une attaque terroriste de la part de Daech.

"Moscou n'est pas le seul à évoquer cette menace. Les Etats-Unis, allié de la Turquie, préviennent leurs citoyens des attentats qui pourraient être commis par des groupes djihadistes dans les grandes villes turques. L'Allemagne lance le même avertissement. Imaginez-vous maintenant à la place du capitane d'un navire franchissant les Détroits dans ces conditions dangereuses. Le passage — très étroit dans son ensemble — comporte un secteur large de seulement 700 mètres. Quand on y entre, la distance séparant le tribord des quartiers résidentiels est de 300 mètres et celle qui sépare le bâbord, de 400 mètres. Ces quartiers constituent des agglomérations très compactes d'où un navire peut être attaqué à tout moment", a déclaré l'amiral de division à la retraite.

"Savez-vous comment les bâtiments de guerre américains passent les Détroits? Par rapport aux mesures de sécurité qu'ils prennent, celles du Caesar Kounikov sont insignifiantes. Afin de pouvoir protéger le navire contre une éventuelle attaque terroriste, l'équipage est mis en état d'alerte numéro un. Tous les systèmes de contrôle sont actionnés, des tireurs d'élite et des matelots armés de lance-missiles Stinger prennent position sur le pont. Une fois dans le Bosphore, les navires américains sont recouverts de filets d'acier afin que personne ne puisse s'en approcher", a conclu l'interlocuteur de l'agence.

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