2015, année infernale selon Reuters

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Une myriade de crises ont éclaté cette année au sein de l’UE aggravant celles qui existaient déjà. Le paysage géopolitique a beaucoup changé, et les leaders européens ont été trop préoccupés par les problèmes de leurs pays pour œuvrer ensemble, écrit l’observateur de Reuters.

Pour l'Union Européen, l'année 2015 est devenue une "année infernale", et celle qui s'en vient pourrait être encore pire, signale l'observateur de l'agence Reuters.

"Quels que soient les critères, c'était une année infernale pour l'UE, et si les Britanniques voteront pour quitter le bloc, l'année suivante peut devenir pire encore", écrit l'auteur de l'article.

Selon lui, l'Europe n'avait pas subi de graves perturbations depuis la chute du Mur de Berlin en 1989. Mais si les bouleversements furent joyeux et contribuèrent à l'intégration européenne, les crises de 2015, rapporte l'observateur, risquent de découper l'UE en morceaux.

​L'Union Européenne a été établie deux ans après la chute du rideau de fer, et pendant les quinze années suivantes on a pu observer l'élargissement de l'UE et de l'Otan vers les frontières russes, ukrainiennes, biélorusses.

"Il semblerait que cela confirme la prédiction du père fondateur de l'EU, Jean Monnet, selon laquelle l'Europe unie s'étendra à coups de crises. Néanmoins, les bouleversements politiques et économiques provoqués par l'afflux des migrants, la dette grecque, le terrorisme islamique et l'action militaire de la Russie ont entraîné le retour des contrôles frontaliers dans de nombreuses régions, la levée des forces populaires anti-UE et les récriminations entre gouvernements européens", poursuit l'auteur.

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La crise migratoire met en danger le Schengen et risque de diviser l'Europe
Le chef de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a prévenu que la zone Schengen était maintenant en danger et que l'euro lui-même serait incapable de survivre si les frontières internes de l'Europe se refermaient. Dans le cadre du 12e sommet de l'UE il a déclaré: "Les crises que nous avons affrontées resteront et d'autres s'ajouteront".

Comme le note l'auteur, cette déclaration de Juncker vient contredire le credo de la chancelière Angela Merkel: "Nous pouvons le faire!" Sa position sur la question migratoire n'a pas été particulièrement approuvée par ses partenaires européens, la majorité insistant sur un durcissement des contrôles aux frontières européennes et accueillant bien mal l'idée de voir augmenter le flot des réfugiés vers leurs pays. La politique de stricte austérité exercée par Merkel ainsi que son attitude deux poids deux mesures envers la Russie ont exacerbé les conflits avec certains parlementaires européens, indique l'observateur.

"Un des problèmes qui risque de s'aggraver en 2016 met en jeu la faiblesse politique des principaux chefs européens et leur préoccupation excessive des défis internes à leurs pays, à tel point qu'ils sont incapables de prendre les décisions collectives qui s'imposent", souligne l'observateur.

Selon l'auteur, la faiblesse économique de la France réduit son influence en Europe. Le premier ministre britannique David Cameron ne pense qu'à gagner un référendum dangereux sur la sortie de l'Union Européenne. Si la deuxième économie d'Europe et l'une de ses deux puissances militaires fondatrices vote pour une sortie, l'UE subira un coup dévastateur sur sa crédibilité à l'échelle internationale.

Cependant, si Cameron gagne son référendum et que la Grande Bretagne demeure au sein de l'UE dans des conditions plus favorables, sa victoire pourra pousser certains dirigeants d'autres pays à profiter de cette tactique. "Malheureusement, nous avons besoin de la victoire de Cameron, mais elle met en danger toute l'Europe", cite un haut responsable européen.

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