Berlin et Paris ne peuvent pas résoudre tous les problèmes tout seuls, a déclaré le premier ministre italien Matteo Renzi dans un entretien au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le chef du gouvernement italien doit se rendre à Berlin vendredi afin d'y rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel.
M.Renzi a fait remarquer que toutes les initiatives lancées par Berlin au sein de l'UE débutaient systématiquement par une réunion bilatérale "avec les Français".
"Bien sûr, j'aurais été très reconnaissant à Angela et à François s'ils avaient pu résoudre tous les problèmes mais ce n'est pas le cas. Si on cherche une stratégie paneuropéenne afin de résoudre la crise migratoire, Angela ne peut pas se contenter d'appeler d'abord Hollande, puis le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, tandis que moi, je suis informé de tout cela par la presse", a-t-il fustigé.
M.Renzi a également souligné que l'Europe est confrontée à l'épineux problème de la crise migratoire auquel "il n'y a pas de solutions simples".
L'homme politique a appelé à augmenter le support financier à l'Agence de l'Onu en charge des réfugiés, qui avait déjà reçu 20 millions de dollars de Rome. Il a estimé qu'il fallait renforcer la coopération internationale avec les pays d'origine des migrants dont le Liban, la Jordanie et les pays de la Corne de l'Afrique, mais "bien sûr pas avec la Syrie".
"Au final, nous avons besoin d'initiatives diplomatiques du même format que celle de Vienne pour en finir avec la guerre en Syrie", a-t-il conclut.
Le système des quotas sur l'accueil des migrants pour tous les pays-membres de l'Union européenne, élaboré par Berlin, soutenu par Paris et validé par la Commission européenne est devenu une des principales pierres d'achoppement entre l'Allemagne et les autres pays européens.
Dans le même temps, face à l'afflux de migrants, l'unité de l'espace Schengen et la liberté de circulation sont toujours remises en question. Chaque pays de l'UE invoque ses propres arguments pour justifier sa "suspension provisoire".