Citée par Sputnik, la secrétaire de l'ONG ukrainienne Tatiana Kotioujinskaïa a déclaré que "les collègues français se sont déclarés prêts à examiner notre plainte dans le cadre de la coopération au sein de l'Alliance des conseils de presse indépendants d'Europe (AIPCE), dont la KJE fait également partie".
La plainte de la Commission de la déontologie journalistique(KJE) ukrainienne a été formulée contre Canal+ et Paul Moreira, qui "se prend pour un journaliste".
Désireux d'avoir les deux parties de l'histoire, Sputnik a essayé de contacter l'APCP pour connaître la réaction de l'association française mais sans résultat. Par contre, l'une des organisations proches de l'association a assumé la résponsablilté de fournir des explications à Sputnik, en demandant d'abord… de corriger l’article. Pourtant, tout comme l'APCP, Sputnik est "sensibles aux enjeux démocratiques de la qualité de l’information" donc n'est pas en mesure de "corriger" des citations. Dans sa dernière lettre, l'alliance a également demandé d'"écrire un nouvel article" pour "maintenir la véracité des faits". Et c'est ce que Sputnik fait maintenant avec grand plaisir.
"L'APCP n'a reçu aucune plainte, ni aucune demande d'avis, ni de la Commission sur l'éthique journalistique ukrainienne, ni de l'AIPCE. Il n'existe pas de Conseil de presse en France ni d'autre instance de régulation. L'APCP est une simple association qui ne peut pas recevoir de plainte et qui n'agit pas en tant que Conseil de presse en France. Donc aucune plainte ne peut nous parvenir. Ce cas est infondé et n'aura pas de suite dans nos instances", affirme une personne au sein de l'APCP qui a prié de "ne citer aucun nom, ni de personnes, ni d'entités associatives" et promet de "répondre à l'Ukraine dans ce sens".
Tant pis, si la personne de l'Alliance Internationale des journalistes a voulu rester anonyme désirant pourtant démentir la secrétaire de la Commission de la déontologie journalistique ukrainienne qui n'avait pas, elle, eu peur de révéler son nom.
A la question de Sputnik de savoir si l’APCP ne compte pas faire un communiqué sur ce sujet, l'alliance a coupé net:
"Non, l'APCP ne fera pas de communiqué. Nous allons envoyer un courrier privé à la Commission ukrainienne et à l'AIPCE. Merci de ne rien imposer de plus".
Ceci écrit, "la véracité des faits" est maintenue, merci à l'Alliance Internationale des journalistes, les deux parties sont entendues, peut-être ne reste-t-il qu'à "clore ce (non)dossier", comme l'association français l'avait conseillé?"Non, l'APCP ne fera pas de communiqué. Nous allons envoyer un courrier privé à la Commission ukrainienne et à l'AIPCE. Merci de ne rien imposer de plus."
Malgré les protestations de l'ambassade ukrainienne à Paris, Canal+ a diffusé le 1er février le documentaire "Ukraine: les masques de la révolution", qui traite d'un aspect fréquemment méconnu du coup d'Etat ukrainien de 2014, notamment du rôle crucial des milices néo-nazies.
Il s'agit en l'occurrence des membres des mouvements Svoboda, Pravy Sektor et du bataillon Azov, qui ont constitué le fer de lance de l'insurrection de Maïdan, bien loin d'être de sympathiques combattants de la liberté pro-européens luttant pour la démocratie. Selon l'auteur du film, ce sont des nazis purs et durs, des individus responsables d'un crime de masse, en l'occurrence du massacre de 42 manifestants pro-russes brûlés vifs à Odessa le 2 mai 2014.
YouTube a supprimé la version en russe du documentaire de Paul Moreira "Ukraine: les Masques de la Révolution" moins de 24 heures après sa mise en ligne.