Merkel voit les ministres turcs plus souvent que les siens

© AFP 2023 Axel Scmidtla chancelière fédérale Angela Merkel
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Une nouvelle tentative d'Angela Merkel d'aboutir à un accord sur le problème migratoire avec les autorités turques a échoué. Les trois milliards d'euros débloqués par l'UE qu'Ankara est censé employer pour enrayer l'afflux de migrants syriens ne lui suffisent pas. Le plan anticrise euro-turc promu par la chancelière allemande est mis en cause.

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C'est la conclusion à laquelle est arrivé le journal Politico, commentant les résultats d'une nouvelle visite de Merkel en Turquie.

La Turquie, qui sert d'asile pour un bon nombre de réfugiés syriens, est au centre de la stratégie de Merkel en vue du règlement de la crise migratoire, indique le média. En novembre dernier, l'Union Européenne et Ankara ont adopté un plan d'action comprenant, entre autres, des mesures visant à améliorer les conditions de vie des migrants afin de les motiver à rester dans ce pays et à ne pas avancer en Europe. Mais au fur et à mesure que ce processus avançait, des divergences sont apparus, y compris des différends financiers non-réglés, la partie turque n'ayant pas l'air trop pressée de s'acquitter de ses obligations.

"Merkel essaie désespérément de trouver rapidement une solution à la crise, esquivant les attaques des populistes allemands", écrit le Politico.

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La rencontre entre Angela Merkel et Recep Tayyip Erdogan, qui s'est tenue lundi, est la sixième depuis le mois d'octobre dernier. Les médias allemands y sont allés de remarques ironiques, suggérant que la chancelière voyait plus souvent les ministres turcs que les siens. Le journal souligne que quantité n'est pas nécessairement gage de qualité: ni Erdogan, ni Ahmet Davutoglu n'ont proposé quoi que ce soit de nouveau, ni de constructif.

Par exemple, Ankara a consenti à collaborer avec des organisations caritatives allemandes pour l'assistance aux réfugiés et a donné le feu vert à la coordination des actions de sa police avec des collègues allemands spécialisés dans la lutte contre le trafic des migrants. Au cours des négociations, Merkel et Davutoglu ont également évoqué l'Otan, qui envisageait d'utiliser les forces de l'alliance afin de patrouiller la frontière maritime entre la Turquie et la Grèce. Mais ce projet n'en est encore qu'à l'étape des discussions.

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Aussi importantes que soient ces mesures, ce n'est pas ce que Berlin attendait. Les opposants politiques de Merkel ont qualifié ce voyage de perte de temps.

Pour ce qui concerne l'argent, la Turquie a commencé à faire pression sur les autorités européennes bien avant d'avoir reçu la première tranche de fonds européens. Ankara explique la croissance de ses appétits par le fait qu'il a déjà sur les épaules une charge bien plus lourde que tout autre pays du monde.


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