Attentats de Paris: "coller du doux" sur un monde violent pour panser ses blessures

© REUTERS / Charles PlatiauUne cérémonie en mémoire des artentats de Paris
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Le dessinateur Fred Le Chevalier vit à deux pas du Petit Cambodge et du Carillon qui ont été visés par les attentats de Paris. A son retour chez lui le lendemain des attentats, il a ressenti un vif désir de partager de la douceur. Depuis, il colle des personnages en noir et blanc sur les murs du 10e arrondissement "pour amener un peu d'humanité."

Ce jour de deuil, l'artiste n’était pas à Paris. Le lendemain matin, il a vu du verre et des douilles dans la rue près de son immeuble. Poussé par l'idée de partager de la douceur avec un monde qui manque d'humanité, il a décidé de coller ses personnages: insolites, en noir et blanc, avec des ailes ou des flammes, souvent souriant, et portant toujours un cœur rouge en dessus de leurs habits. "De l’écriture de Fred Le Chevalier découle un jeu de métaphore omniprésent", indique son site Internet.

​Give me five

"Je vis dans la même rue; je passe par ici dix fois par jour. Quand je suis revenu de Charente samedi, j'ai senti une pression horrible dans cette rue où de nombreuses personnes ont été tuées. Je ne connais personne parmi les victimes, mais c'est ma rue et aujourd'hui, c'est une chapelle. Alors, j'ai foncé chez moi pour aller chercher un personnage et je suis allé le coller près du Petit Cambodge", a-t-il confié au quotidien Charente Libre.

Si notre bonne étoile ne vient pas on ira la chercher

Posté par Fred le Chevalier sur mercredi 13 janvier 2016

A la différence des grapheurs, M. Le Chevalier orne les murs de Paris de jour et n'a pas peur des policiers parisiens parce que ses dessins sont faits sur du papier et donc n’occasionnent pas de dégâts.

Il apprécie le street art car on "ne sait jamais si ça va rester cinq minutes ou toute une année", explique-t-il sur son site. "Ça fait partie du jeu. Les dessins peuvent disparaître, et c’est en partie ce qui fait leur charme. C’est paradoxal."

La réaction des Parisiens touchés ne s'est pas faite attendre. Inspirée, la sœur d’une des victimes l’a contacté pour lui demander un dessin pour le cercueil. Bien entendu, le dessinateur n'a pas pu refuser.

"Ce que je sais faire, c'est coller. Mon arme, même si ce n'est pas le bon mot, c'est la douceur. Je veux mettre du doux, de l'émotionnel sur la réalité.", explique-t-il à propos de son initiative.

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