Le démantèlement de la "jungle" de Calais dégénère en affrontements

© AFP 2023 Philippe HuguenCalais
Calais - Sputnik Afrique
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Le début du démantèlement des camps de migrants et de réfugiés dégénère en heurts avec la police.

Quatre jours à peine après une décision de justice validant l'évacuation d'une partie de la "jungle" de Calais, l'Etat en a entamé lundi le démantèlement, dans un climat tendu qui a dégénéré en heurts avec la police dans l'après-midi, sur fond de colère d'associations.

​Une vingtaine de salariés d'une entreprise de travaux publics ont commencé à s'activer dès le début de la matinée dans la partie sud du bidonville, où vivent de 800 à 1.000 migrants selon la préfecture mais 3.450 selon les associations. Leur intervention s'est terminée en fin d'après-midi, pour la première journée, rapporte l'AFP.

​De nombreux migrants ont d'abord observé à distance cette opération qui se déroulait sur une zone de 100 m sur 100 m, dûment quadrillée par les forces de l'ordre. Plus de trente véhicules de CRS et deux camions antiémeutes étaient ainsi stationnés à une entrée du camp.

​Après une matinée plutôt calme, la situation s'est tendue en début d'après-midi: à la suite d'un départ de feu de cabanes, des projectiles ont été lancés sur les CRS par des migrants et des militants de No border (150 personnes selon la préfecture). Les CRS ont riposté en faisant usage de gaz lacrymogène, a constaté une vidéaste de l'AFP.

​Une vingtaine de cabanes ont total ont été incendiées par des migrants et des militants No border, nécessitant l'intervention des pompiers, selon un photographe de l'AFP. Parfois, une colonne d'épaisse fumée noire s'élevait dans le ciel.

​En fin de journée, des heurts sporadiques opposaient encore migrants et CRS, qui ripostaient de nouveau par gaz lacrymogène aux jets de projectiles.

Trois No border et un migrant mineur ont été interpellés, et cinq CRS légèrement blessés, selon la préfecture.

Afin de liquider ce bidonville, l'Etat français multiplie depuis septembre l'ouverture de Centres d'accueil et d'orientation (CAO) pour y reloger quelque 2.700 migrants, venant surtout de la "jungle" de Calais.

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