Ce sont des bandes de crapules ayant subitement pris conscience que des fortunes entières naviguaient tout près de leurs côtes. D'autant plus que l'Etat de Somalie n'existe pratiquement plus depuis 1991: son territoire est contrôlé par des groupes armés, et la population locale dans sa majorité trouve tout à fait légitime le pillage des bateaux civils.
Un Etat autoproclamé, le Pount, a vu le jour dans le nord-est de la Somalie déchirée par des discordes intestines. Le Pount est le principal fournisseur de pirates somaliens. Parmi eux on trouve des gens de tout poil: depuis des marins à court d'argent jusqu'aux soldats ayant décidé de changer de camp.
Leur armement, essentiellement des fusils d'assaut et des fusils mitralleurs Kalachnikov tout rouillés, des mitrailleuses, des M60, des M16, parfois des lance-roquettes. Cela leur suffit étant donné que les lois maritimes interdisent les armes sur les bateaux civils, ce qui les rend sans défense devant les pirates.Entre 2005 et 2012, les pirates ont tué 3.740 membres d'équipage de navires de commerce. En plus, ils ont gagné passablement d'argent: un Somalien fait prisonnier par les militaires a avoué avoir fait 80.000 dollars en une année.
Très longtemps les pirates somaliens ont joui d'une impunité totale. Les navires de commerce n'ont pas les moyens de riposter, et quant aux bâtiments de guerre arrivés enfin dans la zone, leurs actions ont été bien limitées par le droit international. Il est vrai que les militaires indiens tiraient sur toute embarcation avec des gens armés sans se soucier de son identification, ce qui leur a valu un grand respect dans les milieux des pirates.
Les "exploits" des Somaliens ont séduit les Nigérians dont l'entrée en scène dans le golfe de Guinée a fait beaucoup de bruit. Avant le déploiement sur la zone des navires de guerre, la situation y était déplorable: les pirates nigérians faisaient fi des rançons et s'adonnaient au pillage pur et simple. Souvent ils prenaient les membres d'équipage comme esclaves.
Bien connus pour leur esprit d'entreprise, les Américains ont commencé à prendre le dessus sur les pirates. Ainsi la société SOMALI CRUISES promet dans ses prospectus publicitaires au moins deux attaques de pirates au cours d'une croisière et propose aux estivants de bien s'armer. A la rigueur, une arme peut être louée à bord du bateau. Sur sa liste de prix on trouve même des lance-roquettes.Les pirates somaliens ont terrorisé les navires commerciaux de la quasi-totalité des pays du monde pendant près de sept ans. Mais en 2010 ils ont commis l'imprudence d'attaquer des pétroliers appartenant aux cheikhs des Emirats arabes unis. La famille des Al Nahyane a aussitôt débloqué une somme rondelette payée à Erik Prince, fondateur de la société militaire privée Blackwater. Celui-ci a formé une armée de mercenaires, l'a armée jusqu'aux dents et en deux ans s'est emparé du Pount dont le territoire abritait pratiquement toutes les bases des pirates somaliens.
Depuis 2012, un seul navire a été piraté dans les eaux somaliennes, et les pirates se sont déplacés dans le golfe de Guinée.
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