Un universitaire turc s'en prend aux intellectuels

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Le docteur Bülent Ari, vice-recteur de l'Université Sebahattin Zaim - Sputnik Afrique
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Selon le vice-recteur d'une université turque, les personnes instruites constituent la principale menace pour le pays.

Intervenant il y a quelques jours à la chaîne de télévision KRT, le professeur Bülent Ari, vice-recteur de l'Université Sabahattin Zaim (Istanbul), a fait une série de déclarations qui ont provoqué de vifs débats dans la société turque. Le professeur s'est notamment déclaré "préoccupé par la croissance du nombre de personnes instruites dans le pays". D'après lui, il fait beaucoup plus confiance aux gens n'ayant aucune instruction, car "ce sont précisément eux qui peuvent empêcher le pays de glisser dans l’abîme".

"Par contre, les personnes ayant fait des études supérieures représentent la plus grave menace pour la Turquie", a indiqué l'universitaire, ajoutant que "le départ d'Erdogan serait une véritable catastrophe pour le pays".

"Je fais plus confiance au sentiment d'intuition très développé chez nos citoyens qui n'ont reçu aucune instruction. Ce sont précisément les gens qui n’ont pas fréquenté les universités ni même l'école primaire qui sont en mesure d'empêcher le pays de glisser dans l’abîme. Ces gens-là ne feront jamais une erreur comme celle commise par les académiciens. Ces derniers entraînent la Turquie dans le chaos, comme l'ont fait jadis les Jeunes-Turcs. Les professeurs et les diplômés des universités constituent la plus grave menace pour notre pays", a affirmé Bülent Ari.

Selon lui, les personnes qui n'ont fait que leurs études primaires comprennent mieux ce qui se passe autour d'elles, car ils sont lucides. Ceux qui ont fait des études universitaires ont une perception dénaturée de la réalité. Ces gens sont inadéquats, estime le professeur.

"J'éprouve une vive inquiétude en constatant que le nombre de personnes instruites ne cesse d'augmenter", a souligné Bülent Ari.

A Turkish soldier shares a bottle of water with his comrade as they stand guard near the Mursitpinar border gate in Suruc, bordering with Syrian town of Kobani, Sanliurfa province, Turkey, June 27, 2015. - Sputnik Afrique
Terrorisme: la Turquie doit cesser de souffler le chaud et le froid
Il a déclaré ne pas s'être attendu à une telle réaction aux attentats terroristes de la part de la population turque.

"Les rues sont désertes, il y a peu de clients dans les magasins, de nombreuses personnes craignent d'aller au travail, certaines écoles sont fermées. Il s'agit là d'un signal très inquiétant. C'est précisément cette réaction que les forces ayant commis les attentats cherchaient à provoquer", a constaté l'universitaire.

En conclusion, il a choqué le public en déclarant: "Si Erdogan part, ce sera une véritable catastrophe".

Et d'ajouter: "Il faut reconnaître que nous vivons tous actuellement dans les conditions d'une guerre non déclarée".

Le 22 mars, le professeur Ari a annoncé sa démission du poste de vice-recteur de l'Université Sabahattin Zaim.

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