Et si une troisième guerre mondiale avait éclaté en Asie ?

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Les analystes de l'époque de la guerre froide se penchaient rarement sur la planification d’une troisième guerre mondiale en Asie, péférant se concentrer sur l’Europe. Mais dans les années 1970 et 1980, le Naval War College des Etats-Unis a tracé l'évolution potentielle du conflit en Asie de l'Est.

Lors de la guerre froide, presque tous les analystes s'accordaient pour dire que si Moscou et Washington s'abstenaient de s'anéantir mutuellement à l'aide d'armes nucléaires, l'Europe deviendrait le nouveau théâtre d'une guerre mondiale, la troisième donc.

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L'Otan défendait les alliés occidentaux des Etats-Unis contre les attaques de l'URSS, alors que, grâce au Pacte de Varsovie, l'URSS disposait d'une zone tampon contre la RFA. Il ne faut cependant pas oublier l'éventualité d'un conflit entre les deux puissances nucléaires en Asie, écrit Robert Farley dans les pages du National Interest.

Lorsque la guerre froide s'est peu à peu transformée en une guerre chaude, les combats se sont déportés en Asie, où l'Union soviétique menait une guerre par adversaires interposés avec les Etats-Unis, les deux Etats recourant à tous les instruments disponibles pour influer sur le sort de la Chine. Rares étaient ceux qui croyaient que le théâtre pacifique serait décisif dans la troisième guerre mondiale, mais les Etats-Unis et l'URSS se préparaient à un conflit inévitable dans cette région.

Les analystes se penchaient beaucoup moins sur la planification de la troisième guerre mondiale en Asie que sur le théâtre européen. Mais dans les années 1970 et 1980, le Naval War College des Etats-Unis a tracé l'évolution potentielle du conflit en Asie de l'Est.

Selon les analystes, le conflit aurait pu engager la Chine, le Japon, la Corée et les pays d'Asie du Sud-Est, notamment le Vietnam.

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La réaction de Pékin à la guerre entre l'Otan et les pays du Pacte de Varsovie intéressait beaucoup les experts. La préservation de l'Otan était pour la Chine, sans aucun doute, un facteur clé pour la sécurité du pays depuis les années 1970. L'existence de l'Alliance, en effet, empêchait l'URSS de concentrer les forces de l'Armée rouge et son aviation stratégique contre la Chine. La Chine aurait donc pu ouvrir un second front contre l'URSS.

Le Japon, de son côté, possédait un potentiel économique et militaire considérable mais aussi une position géographique de premier ordre. En se rangeant du côté de Washington, Tokyo aurait pu nuire efficacement aux manœuvres de la flotte soviétique du Pacifique, tout en permettant aux Etats-Unis de frapper l'Extrême-Orient russe. Si Tokyo avait pris une position neutre, ces possibilités auraient été limitées, mais le pays aurait pu accorder à l'Otan une base économique plus sûre en cas de guerre de longue durée.

D'autre part, les pays de la péninsule coréenne auraient pu jouer leur rôle dans le conflit qui aurait pu éclater entre les Etats-Unis et l'URSS dans la région.

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Selon les analystes, il importe de savoir si la Corée du Nord aurait participé au conflit en envahissant la Corée du Sud. Les forces des Etats-Unis auraient éprouvé une forte pression dans ce cas. Mais Séoul aurait pu résister à l'attaque avec un petit soutien de Washington dans les années 1980. Cependant, Pyongyang avait deux maîtres et avait besoin du soutien des deux, de Moscou et de Pékin. Ce dernier pouvant à peine soutenir une guerre de l'URSS contre l'Otan, il ne se serait sans doute pas lancé dans un nouveau conflit en Corée.

L'Union soviétique avait un autre allié en Asie de l'Est, à savoir le Vietnam. Mais Moscou ne pouvait pas lui accorder un soutien contre la Chine ou les Etats-Unis. Le pays, déjà en grande partie controlé par le Laos et le Cambodge, ne pouvait pas proposer grand-chose. Mais ni Pékin ni Washington n'étaient intéressés à la reprise du conflit dans cette zone. Néanmoins, Hanoï aurait pu porter un préjudice aux alliés des Etats-Unis dans la région.

Les parties intéressées ont eu de la chance que les tensions n'aient jamais dégénéré en un conflit ouvert.

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