Les déclarations retentissantes de Kiev sur l'adhésion imminente de l'Ukraine à l'Otan reposent en fait sur une incompréhension complète de la politique mondiale, alors qu'il est temps pour Kiev de reconnaître que ses déclarations n'ont rien à voir avec la réalité, écrit l'hebdomadaire allemand Focus.
Depuis ces deux dernières années, l'attitude des Ukrainiens face à une éventuelle adhésion du pays à l'Alliance atlantique a beaucoup changé. Si deux tiers de la population étaient auparavant opposés à l'adhésion à l’Otan, plus de la moitié des Ukrainiens y sont favorables aujourd'hui. Aussi, l'Ukraine introduit-elle énergiquement de nouveaux standards dans son armée, en attendant que l'Alliance l'accueille à bras ouverts, lit-on dans l'article.
Quoi qu'il en soit, en dépit des promesses des politiciens, l'adhésion à l'Otan demeure fermée pour l'Ukraine. Il est vrai que les alliés interviennent pour le bien-être de l'Ukraine et la sécurité en Europe de l'Est, mais les pays qui s'engageraient à la défendre, l'arme à la main, sont extrêmement peu nombreux, constate Focus.
Les espoirs de Kiev ne prendront jamais corps, l'Occident se rendant parfaitement bien compte qu'une telle démarche ne manquerait pas d'aggraver les relations avec la Russie, avec laquelle toute confrontation est exclue et ce d'autant plus que la situation dans l'est de l'Ukraine reste instable. Théoriquement, les alliés auraient pu envisager l'adhésion de l'Ukraine à l’Alliance si elle n'avait pas eu de divergences avec la Russie. Mais, dans un tel cas, l'adhésion à l'Otan n'aurait tout simplement pas de sens, fait remarquer l'auteur.
"Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'Ukraine sera prête à adhérer à l'Otan dès qu'elle aura normalisé ses relations avec la Russie, soit quand Kiev n'aura plus besoin de la protection de l'Otan", conclut Focus.