La Commission européenne a jugé mardi lors d'un débat au Parlement européen qu'octroyer le statut d'économie de marché à la Chine serait un choix "intenable" dans la situation actuelle.
Cette option "impliquerait un coût énorme en termes de pertes d'emplois dans l'Union européenne", car face aux "distorsions" dans l'économie chinoise, l'UE "ne serait plus capable d'accorder la protection nécessaire face aux pratiques commerciales déloyales", a déclaré le commissaire européen Vytenis Andriukaitis.Les craintes des Européens ne sont pas dépourvues de sens, mais les motifs politiques semblent les plus forts car ils proviennent de la volonté de l'UE et surtout des Etats-Unis de contenir le développement de la Chine et ainsi freiner sa progression dans l'économie internationale, estime Mikhail Belyaev dans une interview accordée à Sputnik.
"Nous voyons les succès de la Chine sur l'échiquier international. Elle renforce sa position dans les institutions financières internationales. Ainsi, le yuan chinois est reconnu monnaie de réserve par le FMI. Pour freiner la Chine, ses concurrents l'accusent de dumping en faveur de ses entreprises. C'est le cas, lorsque l'économie est une fois de plus utilisée par les concurrents de la Chine pour répondre à leurs enjeux de politique générale".
Néanmoins, malgré tous les efforts des Européens, la Chine ne semble pas pour autant chagrinée par la décision qui a toutes les chances d'être prise.
"Je ne comprends pas vraiment l'importance de la nécessité de reconnaître le statut d'économie de marché pour la Chine. Ce statut ne s'acquiert que par le pays lui-même," indique l'analyste chinois Chen Fengying à Sputnik
A son entrée dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, la Chine avait été enregistrée comme une économie non marchande, avec la promesse d'un réexamen de son statut 15 ans plus tard, en 2016.L'exécutif européen aimerait prendre une décision cet été sur le statut de la Chine. Le changement pourrait déboucher sur une forte baisse des droits de douane, ce qui inquiète de nombreux industriels européens, qui accusent la Chine de vendre à perte, notamment dans le secteur de l'acier.
Une option alternative consisterait à n'octroyer qu'un changement de statut partiel, avec des exceptions pour des secteurs particulièrement menacés, une stratégie adoptée par les Etats-Unis.
En cliquant sur "Publier", vous acceptez que les données personnelles de votre compte Facebook soient utilisées pour vous donner la possibilité de commenter les contenus publiés sur notre site à partir de votre compte. Le processus de traitement des données personnelles est décrit en détail dans la Politique de confidentialité.
Vous pourrez revenir sur votre choix et retirer votre consentement en effaçant tous vos commentaires.
Tous les commentaires
Afficher les nouveaux commentaires (0)
en réponse à(Afficher le commentaireCacher le commentaire)