Le Service de la sécurité britannique, également connu sous le nom de MI5, est devenu "le collecteur et l’exploiteur principal" des communications numériques au sein du pays, tandis que ses capacités de surveillance, selon le rapport, "ont considérablement augmenté au cours des dernières années".
Le renseignement britannique "peut actuellement recueillir (par lui-même ou par le biais de partenaires, ndlr) beaucoup plus de données qu’il est en mesure d'analyser" avertit le rapport. Cette tendance crée un risque réel d’"échec du renseignement", c’est à-dire que le Service de la sécurité est incapable de séparer les informations qui peuvent sauver la vie des données inutiles.
Le site The Intercept a obtenu une ébauche de ce rapport classé, datée du 12 février 2010, du célèbre lanceur d’alertes américain Edward Snowden. Il a été préparé par les responsables de l'agence d'espionnage britannique pour informer le gouvernement du pays des capacités de surveillance du Royaume-Uni.Trois ans après que le rapport a été rédigé, deux extrémistes islamistes ont tué et ont tenté de décapiter un soldat britannique, Lee Rigby, dans une rue de Londres. Une enquête sur l'incident a révélé que les deux auteurs étaient connus du MI5, mais l'agence avait manqué des informations importantes sur ces hommes, y compris les enregistrements d'appels téléphoniques. La veille du meurtre l'un d'entre eux a appelé un fanatique affilié à l’organisation terroriste Al-Qaïda au Yémen, le même individu a également envoyé un message en ligne dans lequel il avait discuté en détail son intention d'assassiner le soldat.
"Les lanceurs d’alertes ont averti que les agences se noyaient dans les données, et maintenant nous en avons la confirmation du cœur du gouvernement britannique", a déclaré l’officier de police Silkie Carlo à l’organisation des droits de l'homme basée à Londres, Liberty.
Chaque jour, le renseignement britannique collecte des tonnes de métadonnées des internautes, toutefois, selon un autre rapport secret de mars 2010, le MI5 n’est en mesure d’analyser qu’une partie minuscule du volume total des données recueillies.Par exemple, en 2009, à l’aide du programme sophistiqué, nommé PRESTON, le Centre national d'assistance technique (National Technical Assistance Centre), contrôlé par le MI5, a intercepté plus de cinq millions de communications. Cependant, 97% des appels, des messages et des données Internet, qu'il avait recueillies, n’ont jamais été "vu" par les autorités.
Dans le même temps, le Quartier général des communications du gouvernement (GCHQ) enregistrait 50 milliards de fiches de métadonnées par jour en 2012 avec l'intention de le doubler pour atteindre 100 milliards.
C’est très peu probable que le renseignement britannique dispose du personnel suffisant pour traiter un tel volume de données.
Néanmoins, ce n’est jamais assez! Par exemple, en 2011, le GCHQ a demandé au gouvernement britannique environ 25 millions d’euros pour développer les capacités de son autre programme-espion, nommé Milkwhite.
Le Bureau de l'Intérieur du gouvernement britannique, qui gère les demandes des médias concernant le MI5, a refusé de commenter cette histoire.
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