Le renseignement australien recherche des partenariats à Moscou

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L'Australie ne veut plus dépendre économiquement de la Chine et militairement des Etats-Unis. Aussi souhaite-t-elle élargir sa coopération avec la Russie, y compris dans le renseignement.

Cette thèse a été formulée par un groupe d'anciens agents de renseignement australiens qui s'est récemment rendu à Moscou à l'invitation du Conseil russe pour les affaires internationales dirigé par l'ex-chef de la diplomatie russe Igor Ivanov.

La délégation australienne comprenait notamment Paul Dibb, professeur émérite et président d'honneur du Centre d'études stratégiques et de défense de l'Université nationale australienne (ANU). Ex-chef de la Joint Intelligence Organisation (JIO), il avait occupé, entre 1988 et 1991, le poste de vice-ministre australien de la Défense.

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Dans une interview accordée à la radio d'opposition Echo de Moscou, M. Dibb a fait nettement comprendre que l'Australie ne partageait pas l'avis de la Russie sur la catastrophe du Boeing malaisien dans l'est de l'Ukraine à l'été 2014, catastrophe qui avait emporté la vie de plusieurs dizaines de citoyens australiens. Il a en outre souligné son attitude très négative envers l'adhésion de la Crimée à la Russie et le rôle de la Russie dans le Donbass. Il n'en reste pas moins que l'ancien chef du renseignement militaire est persuadé que la Russie et l'Australie — qui du reste soutient la politique américaine des sanctions antirusses — doivent chercher des terrains de coopération.

Le chef de la délégation australienne, le directeur de la Coral Bell School of Asia Pacific Studies à l'Université nationale australienne Michael Wesley, a pris part à une conférence qui s'est tenue à l'Institut d'Etat des relations internationales de Moscou. Interrogé par Sputnik si l'Australie n'était pas confrontée — comme naguère le Japon — à la nécessité de choisir entre les Etats-Unis et la Chine, Michael Wesley a répondu que "l'Australie entretenait des relations économiques très importantes avec la Chine" et des "liens très étroits avec les Etats-Unis en matière de sécurité".

"Dans le même temps, nous ne voulons dépendre ni de la Chine sur le plan économique ni des Etats-Unis en ce qui concerne notre sécurité. C'est la raison pour laquelle nous cherchons à diversifier notre coopération dans ces deux domaines importants, notamment en y associant la Russie", a déclaré l'expert.

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Un autre membre de la délégation, Kyle Wilson, professeur invité du Center for European Studies de l'Université nationale australienne, a expliqué le regain d'intérêt pour la Russie par les succès remportés par cette dernière dans le développement de ses régions orientales. L'Australie souhait participer à ce développement et espère en tirer un avantage économique.
C'est la même attitude pragmatique que l'Australie a également adoptée envers la coopération dans le cadre de l'Accord de partenariat transpacifique dont Washington fait une publicité tapageuse.

D'après Michael Wesley, "les Australiens sont très différents des Américains".

"La Chine a proposé de mettre en place une zone de libre-échange en Asie-Pacifique. Les Américains s'y sont opposés, mais nous avons soutenu les Chinois. Nous avons dit aux Américains que l'utilisation de blocs et d'accords économiques pour stimuler les rivalités politiques ne répondait pas aux intérêts de l'Australie. Nous voulons que les accords sur la liberté du commerce et des investissements soient ouverts", a conclu M. Wesley.

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