Lever les sanctions contre Moscou "n'est pas une expression de la faiblesse"

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Dans un entretien à Sputnik, le sénateur Jacques Mézard estime que l'adoption de la résolution sur l'allégement progressif des sanctions contre la Russie en France est capable d'influencer la position de la Communauté européenne. C'est aussi un message important au gouvernement français.

"Ce n'est pas une expression de faiblesse vis-à-vis de la Russie, c'est le souhait qu'on puisse reprendre des relations de dialogue normales", déclare à Sputnik le sénateur Jacques Mézard, commentant l'adoption de la résolution sur le régime de sanctions de l'UE à l'encontre de la Russie par le Sénat français.

"Il est nécessaire d'avoir un dialogue"

La résolution appelle l'Union européenne à alléger progressivement le régime de sanctions décrété à l'encontre de Moscou. Elle a été présentée par Yves Pozzo di Borgo et Simon Sutour et votée le 8 juin par 302 sénateurs tandis que 16 se sont prononcés contre.

"Nous considérons qu'au moins par le Parlement, il est nécessaire d'avoir un dialogue. On ne peut pas avancer sans se parler. Nous avons demandé la levée des sanctions contre les parlementaires russes parce que nous considérons qu'il n'est pas normal de les empêcher d'effectuer cette mission de dialogue",estime M.Mézard, sénateur du Cantal et président du groupe du Rassemblement démocratique et social européen (RDSE), dans un entretien à Sputnik.

"Le message du Parlement français est utile pour l'évolution des positions européennes"

M.di Borgo, le sénateur et co-auteur de la résolution, ne compte pas s'arrêter là. Au début de la semaine prochaine, il prononcera un discours politique à la Conférence des organes spécialisés dans les affaires communautaires devant les élus des autres pays européens afin de les persuader de voter des résolutions contre les sanctions antirusses.

Dans le planning politique, la prolongation des sanctions économiques imposées par l'Union européenne contre Moscou devra être également évoquée lors du sommet européen programmé les 28 et 29 juin prochains. Plusieurs Etats membres de l'UE, dont l'Italie, la Grèce et la Hongrie, se sont auparavant déclarés prêts à plaider pour un adoucissement des sanctions.

"Je crois que le message qui est adressé par le Parlement français est utile pour l'évolution des positions européennes". Dans le même temps, il confirme que l'attitude des pays européens vis-à-vis des sanctions antirusses est mitigée.

"Il y a des pays, comme la France ou l'Italie, qui souhaitent qu'on avance vers le dialogue, mais d'autres pays, notamment les pays de l'Europe de l'Est ou de l'Europe du Nord, sont beaucoup plus +froids+, remarque le sénateur.

Sanctions anti-russes: le Sénat français adopte la résolution européenne
Le message du Sénat à son propre gouvernement

M.Mézard trouve que ce n'est pas bon, ni pour la Russie, ni pour la France, de bloquer les relations traditionnelles sur les plans diplomatique et économique car ces sanctions génèrent des conséquences négatives de deux cotés.

"Nous avons considéré très majoritairement que les accords de Minsk allaient dans le bon sens, qu'il fallait arriver à leur application. Il faut le faire en écoutant les uns les autres. Je crois que c'est bien que ce soit le Parlement français qui adresse ce message, parce qu'il l'adresse aussi a son propre gouvernement", conclut-il.

En avril dernier, l'Assemblée nationale française a soutenu le projet de résolution du parlementaire Thierry Mariani appelant à lever les sanctions économiques imposées par l'Union européenne contre Moscou. Néanmoins, cette procédure est assez longue, car la résolution doit encore passer devant la Commission des affaires étrangères et de la défense, ainsi qu'au Sénat, après quoi elle sera soumise au Conseil européen, qui doit se dérouler fin juin.

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