Autocratie vs démocratie en ruines: Alep avant et après la guerre

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L'armée syrienne s'acharne à libérer la ville d'Alep, les combats font rage sur les territoires environnants. Les Syriens n'en peuvent plus. Qu'a donc apporté cette lutte contre le régime de Bachar el-Assad, visant à instaurer la fameuse démocratie? Rien de plus que des ruines, semble-t-il.
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Avant que la guerre n'embrase le pays en 2011 dans le contexte du Printemps arabe, Alep était la plus grande ville de Syrie, avec une population de 2,3 millions d'habitants. Il y avait là des Assyriens, des Kurdes, des Arabes, des Arméniens, des Turcs — tous coexistant en paix. Des centaines de milliers de touristes se rendaient à Alep, qui était alors une mégalopole bouillonnante. Puis la guerre est arrivée et tout à basculé.

A l'heure actuelle, pas une seule rue d'Alep n'a été épargnée par les combats, constate le correspondant de la chaîne RT Murad Gazdiev, de retour du champ de bataille.

"Aucun groupe qui a émergé au cours du soi-disant Printemps arabe n'a pu rester à l'écart du conflit, bien que plusieurs aient essayé", raconte-t-il.

Jadis un pôle industriel florissant, la ville d'Alep a vu les combattants de l'armée syrienne libre, dite d'opposition modérée, transporter des engins lourds à travers la frontière turque pour les vendre ensuite, disant "libérer" les usines d'Alep, en clair, les piller.

"Selon le gouvernement syrien, en un an seulement, des milliers d'usines à l'intérieur et hors d'Alep ont été dévalisées, pillées et tous les engins ont été ensuite vendus en Turquie", poursuit le correspondant.

Et ce sans même mentionner les groupes de bandits ou les soi-disant rebelles — peu importe comment on les appelle — traînant à travers la ville et braquant tous ceux qui ne leur plaisaient pas. Les rencontres y étaient parfois fatales.

C'est sans parler des exécutions de masses à Alep, certaines ayant même été filmées. Par exemple, certains rebelles ont balancé des postiers des toits parce que ces derniers travaillaient pour le gouvernement.

"Un jour, les rebelles ont coupé l'électricité et les réserves d'eau pour la ville entière car ils ne pouvaient pas couper uniquement les quartiers contrôlés par le gouvernement — donc ils ont tout coupé, même les quartiers sous leur propre contrôle. Est-il donc si étonnant qu'un grand nombre de personnes se soient enfuies d'Alep?", s'interroge M. Gazdiev.

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Entre-temps, les médias occidentaux n'ont presque pas couvert les méfaits des rebelles, préférant multiplier les images des pilonnages imputés, parfois à tort, aux forces gouvernementales.

Voilà ce qu'il est advenu d'Alep. Les Syriens sont fatigués des combats incessants et n'ont qu'une seule envie — qu'ils prennent fin, que les bombardements s'arrêtent et que les coups de feu ne retentissent plus.

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