Au cours de sept premiers mois de l'année en cours, le nombre de cyberattaques provenant de Chine a été multiplié par plus de 2,5, rapporte Bloomberg citant Alexandre Gostev, expert du Laboratoire Kaspersky spécialisé dans la sécurité informatique.
En 2015, seules 72 attaques ont été recensées, selon le spécialiste. Ses collègues de la société Proofpoint basée en Californie confirment un regain d'intérêt pour la Russie de la part des pirates informatiques chinois.
L'expert a précisé qu'il s'agissait plus particulièrement de sept entreprises se spécialisant dans les missiles, les radars et les technologies de navigation, de cinq ministères, de quatre compagnies aériennes et de deux organismes chargés de l'énergie nucléaire.
Il estime cependant que le nombre d'attaques pourrait être beaucoup plus élevé car 10% seulement des clients de Kaspersky révèlent ce type de données.
"Ces dernières années, pratiquement toutes les entreprises du complexe militaro-industriel russe ont été attaquées d'une façon ou d'une autre par des groupes chinois", constate l'expert.
Les attaques cybernétiques sont soit sponsorisées, soit approuvées par les organes d'Etat chinois. Parfois, des hackers militaires sont impliqués. Le volume de l'information piratée est immense et son analyse nécessite des centaines de spécialistes.
"Ils travaillent comme un aspirateur en téléchargeant tout sans distinction. Ensuite les données piratées sont analysées", estime M.Gostev.
Il signale que les attaques contre la Russie se sont intensifiées après la signature en septembre 2015 d'un accord sino-américain de non-agression dans le cyberespace, bien que Moscou et Pékin aient signé un document similaire dès mai 2015.