«Chute d’Alep» au-delà de l’emballement médiatique: un reporter de Paris Match témoigne

© Sputnik . Mikhail Alaeddin / Accéder à la base multimédiaAlep
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Le journaliste français Régis Le Sommier a séjourné à Alep du 15 au 20 décembre 2016, période marquée par la libération des quartiers orientaux de la ville, et a pu assister à l’évacuation des combattants. Dans son reportage pour Paris Match, il constate que la réalité du terrain ne rime pas toujours avec les déclarations occidentales.

Les troupes gouvernementales syriennes ont libéré fin décembre la ville d'Alep, mettant un terme à plus de quatre ans et demi de division de la ville. Du 15 au 20 décembre, un envoyé spécial de Paris Match a pu se rendre dans la ville pour témoigner de l'évacuation des combattants et visiter les quartiers d'où ces derniers ont été expulsés.

Dans une vidéo qu'il a lui-même tournée, Régis Le Sommier, le premier Français à entrer dans la ville, présente l'embellir la situation dans les quartiers qu'il a pu visiter, prête le micro à quelques habitants locaux et constate que la situation sur le terrain s'avère être différente de celle que l'on présente dans les pays occidentaux. « La chute d'Alep a été d'un point de vue journalistique une leçon pour moi », écrit-il dans son reportage.

« Ces images sont mon témoignage pour l'histoire, une histoire plus grise, nettement moins manichéenne que celle présentée en Occident. (…) Depuis le quartier de Ramouseh où j'assistais en direct à l'évacuation des rebelles, je lisais sur Internet des propos de confrères, de ministres ou d'hommes politiques, qui me décrivaient des choses qui n'étaient pas la réalité de ce qui se produisait devant mes yeux », indique-t-il.

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Tout en constatant la dureté de la situation sanitaire dans la poche rebelle, il attire l'attention sur le fait que durant son séjour, il n'y avait pas eu de frappes et qu'il était faux de dire que tous les quartiers occupés jusqu'à récemment par des combattants avaient été réduits en poussière.

Il souligne, qu'en dehors des points de contrôle, il a été autorisé à filmer et à prendre en photo tout ce qu'il souhaitait et que les personnes auxquelles il prête la parole sont des passants arrêtés au hasard et non des hommes de paille choisis par des « agents du régime ».

« J'ai pu leur poser toutes les questions que je voulais. Elles m'ont répondu à leur manière, utilisant ces stratégies de survie que mettent en place les hommes quand le camp auquel ils ont appartenu a été vaincu: Les rebelles étaient des "étrangers". Ils les volaient. Ils les empêchaient de sortir… », relate-t-il sans toutefois exclure que certaines de ces personnes aient soutenu par le passé la cause des rebelles.

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La conclusion à laquelle il arrive à l'issue de sa visite à Alep va à l'encontre de ce que les médias mainstream ont l'habitude de présenter. « Je pense, et ces images le confirment, que la chute d'Alep-Est a été l'objet d'un emballement médiatique et politique sans précédent », conclut-il, laissant aux lecteurs le soin de juger.

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