Poutine sacrifiera-t-il le Kosovo?

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Suite à l’investiture de M. Trump, des spécialistes en géopolitique se demandent si une nouvelle ère est en train de s’ouvrir. Selon une opinion présente dans des médias européens, M. Poutine serait capable de reconnaître l’indépendance du Kosovo pour contribuer à une meilleure entente entre Moscou et Washington.

Suite à la victoire de Donald Trump aux élections et à son investiture, des spécialistes en géopolitique se demandent si une nouvelle ère dans la politique mondiale est en train de s'ouvrir. Selon une opinion présente dans des médias européens, M. Poutine serait capable de reconnaître l'indépendance du Kosovo pour contribuer à une meilleure entente diplomatique entre Moscou et Washington.

À en croire Mary Dejevsky, la reconnaissance du Kosovo par Moscou pourrait résoudre un certain nombre de problèmes diplomatiques survenus après la guerre froide entre la Russie et les États-Unis.

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Cette publication dans le journal américain Tablet a déjà fait sensation en Serbie.

Ainsi le Blic, le principal journal serbe, a publié un article avec le portrait de M. Poutine en Une titré « Kosovo, le pion que Poutine sacrifiera ».

Pourtant le club de discussion Valdaï exclut toute possibilité d'une telle démarche entre la Russie et les États-Unis.

Selon Andreï Souchentsov, directeur de l'agence Politique extérieure et directeur du club de discussion Valdaï, il n'existe pas à ce jour de conditions pour étudier la question de la reconnaissance du Kosovo.

« Moscou n'a pas l'intention de lier des problèmes non-cohérents. Le Kosovo n'a rien à voir avec les relations russo-américaines et ce sujet ne fait pas partie de la liste des questions que nos deux pays vont discuter. Compte tenu des conditions actuelles, je ne crois pas qu'il y ait des facteurs susceptibles de changer l'attitude du Kremlin envers l'unité territoriale de la République de Serbie », a déclaré M. Souchentsov lors d'une interview exclusive à Sputnik.

Il a également supposé que la question du Kosovo pourrait émerger uniquement à condition que la situation dans les Balkans s'aggrave.

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L'idée même que la Russie pourrait marchander au sujet de la reconnaissance ou non des territoires est indigne, a déclaré M. Souchentsov.

« Il est hors de question de dire que la Russie et les États-Unis vont marchander. La Russie n'utilise pas ces méthodes. Pour ainsi dire, la Russie ne fait pas des territoires un objet de marché lors de son dialogue avec les États-Unis. Donc, ni les intérêts de la République de Serbie ni ceux des autres partenaires ne peuvent être menacés lors de ce dialogue », conclut le directeur de l'agence Politique extérieure.

Une autre hypothèse fait que la Russie pourrait reconnaître le Kosovo à condition que les États-Unis reconnaissent la Crimée en tant que partie intégrante de la Fédération de Russie.

Cependant des experts en géopolitique nient également la possibilité d'un tel arrangement.

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En répondant à cette hypothèse, le conseiller du directeur de l'institut russe des recherches stratégiques Igor Pchenitchnikov a confié à Sputnik que la reconnaissance du Kosovo par Moscou était impossible, en tout cas, tant que Vladimir Poutine sera président.

«Même si les États-Unis s'étaient manifestés avec une initiative de ce genre, la Russie aurait certainement refusé cette proposition et n'aurait pas participé à un tel marché », affirme M. Pchenitchnikov.

Selon lui, Moscou n'a pas besoin du soutien de Washington pour que la Crimée appartienne à la Russie car la Crimée a adhéré à la Russie suite à un référendum contrairement au Kosovo.

« Nous savions qu'il faudrait assumer des conséquences et nous y étions prêts », explique M. Pchenitchnikov. « En reconnaissant l'indépendance du Kosovo, nous trahirions notre partenaire principal dans les Balkans », résume-t-il.

En même temps, M. Pchenitchnikov considère la reconnaissance du Kosovo comme « un coup dur porté au droit international ».

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La Serbie a perdu le contrôle sur sa province sud du Kosovo-Métochie en 1999, pendant l'intervention de l'Otan. Le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance en 2008 mais reste serbe en droit international (résolution 1244 de l'Onu) même si un certain nombre de pays — États-Unis et leurs alliés — ont décidé d'accorder leur reconnaissance à la république autoproclamée.

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