Alors que l'Otan ne cesse d'augmenter sa présence dans les pays baltes et en Pologne sous prétexte de contrer une mythique agression russe, la perception d'une « menace » émanant de la Russie varie en fonction de nombreux facteurs, révèle un récent sondage IFOP réalisé à la demande de Sputnik.
Ainsi, plus les Français, les Allemands et les Italiens sont instruits, plus l'idée d'une éventuelle intervention russe en Pologne et dans les pays baltes leur semble infondée.
« En Europe, plus le niveau d'études est important, plus on est lucide, calme, on a l'esprit critique développé, on juge la menace d'une manière intelligente et on ne considère pas qu'il y ait une véritable menace », a confié à Sputnik Caroline Galactéros, docteur en sciences politiques et directrice du cabinet de conseil en intelligence stratégique Planeting.
Pourtant, du côté des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, la situation est diamétralement opposée, ce que constate également Mme Galactéros.
« Alors qu'outre-Atlantique c'est l'inverse, c'est-à-dire la partie de la population éduquée de manière supérieure est au contraire est figée dans une vision très manichéenne des choses et pense que la Russie est toujours une menace concrète sur le plan militaire. C'est étonnant et drôle ».
Cette disparité pourrait être notamment expliquée par le fait que « du côté de l'Alliance atlantique il s'agit de continuer d'exister, de justifier son existence. Les enjeux des relations entre la Russie et le reste du monde sont bien plus importants que d'entretenir le spectre d'une invasion militaire un peu pathétique », estime Caroline Galactéros.
Outre le degré d'études supérieures s'ajoute le facteur lié à l'influence médiatique qui déforme l'image de la Russie actuelle, comme le souligne Jean-Vincent Brisset, général de brigade aérienne (e.r.) et directeur de recherche à l'IRIS, interrogé par Sputnik.
Cependant, nombreux sont ceux qui peinent à dire si la « menace » russe est réelle ou s'il s'agit d'une pure invention. Par exemple, un Français sur cinq et un tiers des Britanniques hésitent à faire un choix. Cela est notamment suscité par le manque d'informations objectives et en même temps par l'abondance excessive de publications dans des médias mainstream, d'après M. Brisset.
« Soit cela ne les intéresse pas et c'est un petit peu dommage, soit ils considèrent qu'ils ne sont pas suffisamment informés sur le problème parce que justement, entre ces bagarres entre les réseaux sociaux et ce matraquage médiatique qui est de plus en plus rejeté par les Français, les gens finissent par ne plus avoir d'opinion, ils ont tellement d'opinions contradictoires, ils n'arrivent plus à croire quelqu'un et qu'ils n'ont pas envie de s'informer davantage sur le sujet », a-t-il conclu.
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