Riyad et Abou Dabi cherchent à «punir le Qatar, le faire rentrer dans le rang»

© REUTERS / Faisal Al NasserA man stands outside Qatar Airways office in Riyadh, Saudi Arabia, June 5, 2017.
A man stands outside Qatar Airways office in Riyadh, Saudi Arabia, June 5, 2017. - Sputnik Afrique
S'abonner
Derrière le scandale diplomatique qui entoure le Qatar depuis lundi, Christian Chesnot, journaliste à France Inter et spécialiste du Moyen-Orient, interviewé par Sputnik, voit l'intention des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite de punir le Qatar.

Qatar - Sputnik Afrique
Les Comores rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar
Dix pays, dont l'Arabie saoudite, Bahreïn et l'Égypte, ont coupé depuis lundi leurs relations diplomatiques avec le Qatar. Fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes. Derrière cette décision dont les conséquences pourraient rapidement être lourdes pour l'émirat gazier vu leur caractère excessif, se cacherait l'intention de Riyad et d'Abou Dabi de remettre le Qatar à sa place, prévient Christian Chesnot, journaliste à France Inter, spécialiste du Moyen-Orient et co-auteur du livre Nos très chers émirs.

« L'idée pour les Émirats [arabes unis, ndlr] et l'Arabie [saoudite, ndlr] c'est vraiment de punir le Qatar, de le faire rentrer dans le rang », juge-t-il dans un commentaire à Sputnik.

Et de rappeler que « l'Arabie saoudite et les Émirats ont une double obsession : l'obsession de l'Iran et l'obsession des Frères musulmans, et c'est vrai que depuis les Printemps arabes, le Qatar est sur le devant de la scène, et irrite ses cousins du Golfe », argumente l'expert.

Et si certains, en cherchant à expliquer la situation qui s'est créée autour du Qatar, mettent en avant la visite de Donald Trump en Arabie saoudite, les 20 et 21 mai, pour Christian Chesnot, cette visite ne fait pas tout. Selon lui, l'élection de Trump a donné « un petit peu des ailes à l'Arabie saoudite et aux Émirats », qui étaient fâchés sous l'ère Obama qu'ils ne jugeaient pas fiable pour défendre leurs intérêts sur l'Iran, la Syrie et une série d'autres dossiers.

« Avec Trump, il y a une nouvelle séquence diplomatique qui est en train de se mettre en place et donc l'Arabie saoudite essaie de tirer parti de cette nouvelle donne, les Égyptiens aussi », a-t-il conclu.

Le scandale diplomatique autour du Qatar a éclaté lundi dernier. Quatre pays — Bahreïn, l'Arabie Saoudite, l'Égypte et les Émirats arabes unis — ont annoncé le 5 juin rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar, expulser des diplomates et d'autres personnalités et suspendre des vols à destination de l'émirat gazier. Les quatre pays reprochent à Doha de « déstabiliser la situation en matière de sécurité » et de « soutenir le terrorisme », y compris les groupes terroristes Al-Qaïda et Daech au Yémen. Le chef de la diplomatie qatarie a déclaré que son pays ne prendrait pas de mesures en réaction à ce boycott. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs autres pays ont suivi l'exemple, dont les Maldives, Maurice et la Mauritanie. Le nombre de pays ayant rompu leurs liens diplomatiques avec ce pays du Golfe s'élevant désormais à 10.

Suivez Sputnik sur Telegram pour ne jamais manquer les actualités les plus importantes grâce à nos sélections du matin et du soir. Pour recevoir les actualités de notre chaîne, il suffit de télécharger l'application Telegram sur n'importe quel smartphone, tablette ou ordinateur puis cliquer sur le lien et appuyer sur « Join »

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала