Bientôt un allègement de l’embargo français en Syrie? Chiche, disent des sénateurs

© REUTERS / Philippe WojazerEmmanuel Macron, presidente de Francia
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Emmanuel Macron affiche sa volonté de remettre la France au cœur du règlement du conflit syrien par une approche pragmatique.

Quatre groupes interparlementaires impliqués au Moyen-Orient relèvent le gant. Dans une lettre ouverte reçue par Sputnik, ils lui proposent trois mesures concrètes pour améliorer le sort des populations victimes de la guerre.

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«Je n'ai pas énoncé que la destitution de Bachar al-Assad était un préalable à tout. Car personne ne m'a présenté son successeur légitime!» Par ces mots, Emmanuel Macron a récemment rompu avec la politique intransigeante de François Hollande sur la Syrie, privilégiant la realpolitik aux grands principes. La priorité serait dorénavant pour lui, la «lutte absolue contre tous les groupes terroristes.»… même s'il continue à financer l'opposition syrienne.

Pragmatique, Emmanuel Macron? Des sénateurs ont en tout cas décidé de le prendre au mot sur ce terrain. Témoin privilégié des conséquences des choix diplomatiques de la France sur le terrain, notamment grâce aux contacts avec des Syriens et des correspondants dans la région, le groupe sénatorial d'amitié France-Syrie a constaté les effets du conflit sur la population de la région. Les présidents des groupes interparlementaires d'amitiés France-Syrie, France-Irak, France-Jordanie et France-Liban ont donc cosigné une lettre ouverte au Président de la République. Dans ce document que s'est procuré Sputnik, ils lui proposent trois mesures concrètes pour améliorer la situation des populations affectées par le conflit syrien.

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La première consiste à rouvrir une antenne consulaire à Damas, ce qui permettrait de réduire les risques liés aux déplacements vers les consulats des pays limitrophes pour les Syriens qui voudraient obtenir un visa pour la France. Jean-Pierre Vial, président du groupe interparlementaire d'amitié France-Syrie, confirme cette difficulté:

«Puisque ce n'est que par l'ambassade du Liban ou les ambassades des autres pays que les démarches peuvent être faites en direction de la France.»

La seconde porte sur la redéfinition des contours de l'embargo, sans toutefois le remettre totalement en cause. Jean-Pierre Vial nous l'explique:

«On voit très bien que l'embargo ne pénalise pas le régime syrien, il pénalise et a des conséquences sur la population en matière des besoins de première nécessité, mais également sur le plan médical et des soins. On connaît les difficultés qu'il y a à assurer le transfert de matériel, de médicaments et évidemment sur le plan alimentaire. Sans remettre en cause forcément l'embargo dans toutes ses dispositions, il y a un certain nombre de mesures qui permettraient un allègement et de venir soulager les populations qui sont le plus en difficulté.»

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Enfin, l'une des mesures les plus importantes et sûrement la plus difficile à mettre en œuvre est la sécurisation des zones de désescalade, qui pourraient réguler le flux de réfugiés, car:
«Installer des zones de sécurité permettra aux déplacés et aux réfugiés de se trouver en situation de pouvoir rester sur le territoire syrien en attendant de pouvoir être complètement réinstallés lorsque le conflit touchera à sa fin […] C'est un point important qui n'est pas facile à régler, mais qui est au cœur de la situation et qui est de pleine actualité, car on touche à la situation du flux des réfugiés et des migrants.»

Pour l'instant, cette lettre n'a pas encore trouvé d'écho chez le Président de la République, mais Jean-Pierre Vial reste attentif à l'évolution de ces propositions qui touchent des sujets très difficiles:
«Je préfère attendre un peu la réponse, mais que nous ayons une réponse qui aille dans le sens d'une ouverture à ces propositions, plutôt que ce soient des réponses rapides, de circonstance, mais qui soient des fins de non-recevoir. J'ose espérer que les positions prises par l'État se traduiront dans les faits par des propositions concrètes.»

En tout état de cause, le sénateur reste confiant sur le succès de sa démarche. Viendrait-elle à échouer que
«Le recours, il y en a un qui est tout simple, c'est celui de la réalité des événements.»

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