Pourquoi la Turquie a-t-elle cessé de financer l'opposition syrienne ?

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Absence de perspectives réelles au sein de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution, volonté d'Ankara de se focaliser sur son combat contre les Kurdes et de normaliser ses relations avec Damas - un expert cherche à élucider les raisons pour lesquelles la Turquie a suspendu son financement de l'opposition syrienne.

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Un représentant de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution a annoncé dans un entretien accordé à la chaîne Zaman el-Vasl que la Turquie avait pris la décision de cesser de financer cette organisation. L'analyste politique turc, Musa Ozugurlu, a commenté pour Sputnik ces informations et évoqué les éventuelles raisons de cette décision d'Ankara qui, depuis 2012, envoyait à la Coalition créée à l'initiative de Washington 320.000 dollars par mois. Selon l'expert, la Turquie n'a pas envie de financer une structure qui ne fait que discuter dans les conférences mais n'a aucune influence sur le théâtre de combats.

«Entre les mains de la Coalition ne reste au fond aucune force factuelle pour influencer la situation en Syrie. Cette structure n'a qu'une importance symbolique. Elle s'est transformée en une organisation qui ne peut fonctionner que sous l'égide d'une série de dirigeants à Istanbul et à Ankara. Au bout de cinq ans, il est devenu évident que la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution n'a aucune perspective. Les autorités turques ont compris que poursuivre son financement n'avait pas de sens», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.

Abordant le sujet des forces d'autodéfense kurdes en Syrie et du Parti de l'union démocratique, il a souligné: «Si la décision des États-Unis de suspendre leur aide aux groupes d'opposition peut être expliquée par la concentration de l'aide militaire aux forces kurdes en Syrie, la démarche de la Turquie, quant à elle, peut s'expliquer comme un signal traduisant la volonté d'Ankara de se focaliser sur la confrontation des forces d'autodéfense kurdes», a-t-il souligné. En d'autres termes, comme Washington renonce à certains de ses alliés pour renforcer sa coopération avec les Kurdes, la Turquie fait de même pour intensifier son combat contre ces derniers.

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L'expert estime en outre qu'une éventuelle coopération entre Ankara et Damas jouerait la carte des deux parties, car à ce jour les Kurdes restent le problème numéro un de la Turquie. «Il est possible qu'Ankara aspire à agir conjointement avec le gouvernement syrien sur cette question, car une certaine tension est observée dans l'attitude de Damas à l'égard des kurdes syriens», dit l'interlocuteur de l'agence.

Pour conclure, il souligne que le fait même qu'Ankara a cessé de financer la Coalition suffit pour comprendre que la Turquie ne reconnaît plus l'opposition, ce qui pourrait être le signe précurseur d'une nouvelle étape dans les relations entre Damas et Ankara.

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