Selon Hamza al Hasan, expert saoudien d'opposition, la démolition de la ville représente «une punition ouverte contre ses habitants».
«Des événements à grande échelle se produisent à Al-Awamiya. Bien qu'officiellement la lutte contre le terrorisme soit lancée dans cette ville, la liste gouvernementale des criminels recherchés ne contient que 11 personnes. La destruction de la ville est une punition ouverte de ses habitants. C'est un avertissement. Tous les résidents de l'État que s'opposent à la dynastie AlSaoud seront punis. Toutes sortes d'armes seront utilisées à ces fins, y compris l'artillerie lourde et l'aviation. Le gouvernement ne reconnaît pas les victimes parmi les civils. Si quelqu'un meurt, il le qualifie de disparu ou de membre d'une organisation terroriste», a déclaré Hamza al Hasan à Sputnik.
Selon l'expert, «la cause du conflit réside dans la répartition injuste des revenus de cette région riche en pétrole. Le gouvernement ne veut pas faire de concessions et préfère résoudre les conflits par la force. Mais même si leur plan réussit cette fois-ci et qu'ils détruisent la ville, le problème perdurera jusqu'à ce que le gouvernement révise sa politique intérieure».
«Al-Awamiya est une ville très ancienne, dans laquelle il n'est plus possible de créer un site adapté à la vie moderne. Pour aider les gens à résoudre ce problème, le gouvernement a payé à ses résidents une bonne rémunération, soit le double du prix réel de l'ancien logement. Il s'est engagé à construire pour ces gens des maisons modernes, des écoles, des hôpitaux. Cependant, les maisons libérées ont été occupées par des terroristes. Naturellement, le gouvernement a décidé de lutter contre ces personnes dans des lieux qui appartiennent légalement au gouvernement. Malheureusement, la couverture médiatique des événements à al-Awamiya est erronée», indique l'expert.
Al-Awamiya est l'une des localités chiites du pays, connue pour ses manifestations antigouvernementales. C'est là que l'imam chiite Nimr al-Nimr a prêché contre l'oppression des chiites. Il a été exécuté pour avoir «incitation à la haine et menace à l'unité nationale».