L’Espagne cessera-t-elle d’armer l’Arabie saoudite après les attaques en Catalogne?

© AP Photo / Oriol DuranInjured people are treated in Barcelona, Spain, Thursday, Aug. 17, 2017 after a white van jumped the sidewalk in the historic Las Ramblas district, crashing into a summer crowd of residents and tourists and injuring several people, police said.
Injured people are treated in Barcelona, Spain, Thursday, Aug. 17, 2017 after a white van jumped the sidewalk in the historic Las Ramblas district, crashing into a summer crowd of residents and tourists and injuring several people, police said. - Sputnik Afrique
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Les récentes attaques à Barcelone et Cambrils persuaderont-elles l’Espagne d’arrêter de livrer des armes aux pays suspectés de soutenir le terrorisme? Un expert interrogé par Spuntik juge que pour le moment les intérêts financiers prévalent sur la nécessité de suspendre l’armement de l’Arabie saoudite.

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Réviser les contrats commerciaux entre l’Espagne et l’Arabie saoudite — pays accusé de soutenir le terrorisme – telle est l’exigence formulée par le leader de Podemos, Pablo Iglesias, après les attentats de Catalogne. Son appel a été soutenu par les milliers de participants au meeting qui s’est tenu à Barcelone le 26 août. «Votre politique, nos morts», «Felipe, qui veut la paix ne négocie pas avec des armes» — pouvait-on lire sur les pancartes.

Ce n’est pas la première fois que des voix s’élèvent contre la vente d’armes par l’Espagne à l’Arabie saoudite: les ONG, dont Amnesty International, Oxfam Intermon et Greenpeace avaient auparavant formulé leurs objections à ce sujet.

L’Espagne prêtera-t-elle l’oreille aux voix de ses citoyens? Un expert espagnol interrogé par Sputnik en doute fort. «Le montant des exportations militaires espagnoles vers le Proche-Orient peut être évalué à un milliard d’euros, soit des centaines de millions d’euros par jour. C’est un montant considérable, il est peu probable que Madrid renonce à cette affaire», estime Pere Ortega, directeur du centre d’étude des conflits internationaux.

Livraisons contraires à la législation?

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Au cours des quatre dernières années, les exportations d’armements espagnols vers l’Arabie saoudite ont été multipliées par 30, passant de 46,22 millions d’euros pour la période comprise entre 2009 et 2012 à 1,36 milliard d’euros en 2013-2016.

M.Ortega estime que ces livraisons sont aussi bien contraires à la législation espagnole qu’au Traité sur le commerce des armes qui interdit de fournir des armements aux pays où les droits de l’homme sont bafoués ou qui sont engagés dans des combats. Le gouvernement espagnol rejette ces accusations.

Fuite d’armes vers d’autres pays

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M.Ortega est convaincu qu’une partie des armements espagnols traverse les frontières de cette monarchie du Golfe. «L’Arabie saoudite mène la guerre au Yémen. En outre, elle soutient des groupes armés en Syrie. Donc, les armes sont employées dans ces conflits. Il en est de même avec les armements livrés par l’Espagne à d’autres pays de la région. Notamment, cela peut être à l’origine des attentats qui ont récemment frappé notre pays», a déclaré l’expert à Sputnik.

Des propos similaires ont été formulés dans la presse espagnole. Des journalistes ont ainsi mentionné qu’en 2015 des armes espagnoles avaient fait plusieurs fois leur apparition au Yémen, dont le lance-grenades S90, vendu aux Forces armées saoudiennes, puis tombé aux mains des milices chiites Houthis.

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