Se référant aux mails envoyés par la direction de Lafarge en Syrie que la rédaction a pu consulter, Le Monde relate que l'entreprise a bénéficié d'autorisations pour passer les points de contrôle tenus par les terroristes ainsi que d'une sécurité relative pour les allées et venues de ses salariés et des matériaux à travers les villes contrôlées par Daech.
Le journal évoque notamment «un laissez-passer estampillé du tampon de Daech» demandant aux «frères combattants» de «laisser passer ce véhicule de l'usine Lafarge après un accord passé avec l'usine pour le commerce du ciment».
En septembre 2014, le groupe a finalement abandonné son usine syrienne de Jalabiya, aussitôt reprise par Daech. Depuis février 2015, le site est contrôlé par les forces kurdes.
Après la révélation du scandale en juin 2016, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour «relations financières illicites entre la France et la Syrie». Selon cette enquête, Lafarge a versé plusieurs centaines de milliers d'euros à divers groupes armés, dont 5 millions de livres syriennes (20.000 euros) par mois à Daech. Le Monde précise également que la décision de Lafarge de rester en Syrie a reçu l'aval des autorités françaises.