En sapant les institutions irakiennes, les USA ont créé un vide rempli par les extrémistes

© AFP 2023 Haidar Mohammed AliIrak
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«Quand les Américains ont détruit la structure du gouvernement irakien [...], ils ont laissé un vide» que les groupes extrémistes ont rempli, a affirmé le Prince Tourki ben Fayçal Al Saoud dans une interview exclusive accordée à Sputnik et à la chaîne de télévision NTV.

Alors que le monde voit déferler une vague de terrorisme et que nombre d'attentats sont revendiqués par les extrémistes de Daech, le Prince Tourki ben Fayçal Al Saoud, ancien Ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, membre de la dynastie saoudienne, a mis en relief l'importance d'agir à l'unisson.

«Quand les Américains ont détruit la structure du gouvernement irakien, surtout l'armée et les forces de sécurité, ils ont laissé un vide ouvert» aux groupes djihadistes, a-t-il constaté. «Lorsque le monde s'est détourné de l'Afghanistan, le pays s'est rapidement radicalisé. Et quand la situation en Bosnie leur a paru propice, ces radicaux y ont afflué en qualité de volontaires pour radicaliser le plus de monde possible dans ce pays. Puis ils se sont tournés vers la Tchétchénie. Ces groupes se rassemblent partout où surgissent des problèmes […] Abou Moussab al-Zarqaoui, qui a été aux sources de ce qu'il appelait l'État islamique d'Irak, il venait d'où? D'Afghanistan et de Tchétchénie, il a agi dans ces zones de conflit», a-t-il poursuivi.

«Nous étions les premières victimes d'Al-Qaida. Nous sommes les premiers combattants contre Al-Qaida. Et nous estimons que la communauté internationale doit faire des efforts collectifs — non seulement dans le domaine du maintien de l'ordre, mais également sur le plan intellectuel — pour lutter contre l'extrémisme», a-t-il souligné.

«Al-Qaida est un ennemi de l'humanité. Elle lutte contre l'Amérique, la Russie, l'Arabie saoudite, contre tous les pays développés. Al-Qaida et, par voie de conséquence, Daech ont pris ces pays pour cible», a dit le Prince.

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Revenant sur les attentats monstrueux de 2001 aux États-Unis, il a notamment indiqué: «Personne n'avait vu venir l'attentat du 11 septembre. Même les informations des services secrets que nous échangions avec les Américains, les Européens, nos amis arabes et la Russie ne laissaient rien présager de tel. Plusieurs sources affirment que les Américains disposaient de certaines informations, mais si c'était le cas, je pense qu'ils auraient pris des mesures.»

Pour ce qui est d'une éventuelle implication de l'Arabie saoudite dans cet attentat, Tourki ben Fayçal Al Saoud a déclaré: «15 des 19 coupables du 11 septembre étaient saoudiens et tout le monde se demandait si l'Arabie saoudite ne se tenait pas derrière eux. Mais toutes les enquêtes ont prouvé qu'il n'en était rien.»

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Et bien que certaines informations fassent état d'un rapport secret prouvant que les dirigeants de l'Arabie saoudite étaient au courant, le prince a souligné que c'était «plutôt des informations de médias et non des données officielles». Il a ajouté que le rapport de la Commission d'enquête sur les attentats du 11 septembre avait été finalement publié en juillet dernier et que rien ne pouvait l'implication de l'Arabie saoudite.

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