Erdogan se rend à Téhéran: une solide union Turquie-Iran est-elle possible?

© REUTERS / Kayhan OzerLes Présidents turc et iranien, Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani
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Alors que la tenue du référendum sur l’indépendance du Kurdistan a exacerbé les tensions dans la région, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a entamé mercredi une visite officielle en Iran. Les experts interviewés par Sputnik n’excluent pas que cette visite puisse déboucher sur un partenariat stratégique entre Ankara et Téhéran.

La rencontre entre les Présidents turc et iranien, Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani, intervient après le référendum au Kurdistan irakien et dans le contexte du processus d'Astana, ce qui montre que la Turquie et l'Iran se rendent compte de leurs objectifs communs et des menaces qui planent sur eux dans la région, a déclaré à Sputnik Rafet Aslantaş, directeur de l'Institut d'études stratégiques d'Ankara (ANKA).

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«Ni la Turquie, ni l'Iran ne jugent convaincantes les déclarations de Barzani affirmant que le référendum ne représente pas de menace pour eux», a souligné l'interlocuteur de l'agence.

Selon ce dernier, Ankara et Téhéran ont compris la nécessité d'une coopération et d'efforts conjoints face aux menaces qui planent sur la région.

«Qui plus est, leur coopération est devenue pratiquement inévitable. […] Sous la puissante influence de la Russie qui occupe une position ferme, la Turquie et l'Iran ont même entamé un certain rapprochement de leurs intérêts géopolitiques», constaté l'expert.

Quoi qu'il en soit, un autre interlocuteur de Sputnik Bayram Sinkaya, du Centre d'études stratégiques au Proche-Orient (ORSAM), a estimé qu'il serait prématuré de croire que cette visite du Président turc en Iran présage d'une coopération politique au niveau stratégique entre ces deux pays.

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«Le travail conjoint de règlement syrien dans le cadre du processus d'Astana a effectivement rapproché Ankara et Téhéran, ainsi que leur position univoque sur le référendum au Kurdistan irakien. Mais on ne sait toujours pas si ce rapprochement se transformera effectivement en coopération stratégique», a relevé M.Sinkaya.

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Le spécialiste iranien des problèmes du Proche-Orient, Hormoz Jafari, a fait remarquer pour sa part qu'Ankara avait changé de priorité, passant du renversement du gouvernement du Président syrien Bachar al-Assad aux questions de la sécurité nationale et de la menace émanant du Kurdistan syrien et des milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple kurde), considérées comme l'une des branches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

«Aussi, la Turquie s'est-elle tournée davantage vers la coopération sur l'axe Russie-Iran. Cela se fait notamment voir lors de discussions d'opérations communes de libération d'Idlib et du Nord de la Syrie des terroristes de Daech. On ne doit pas non plus oublier les rencontres sur la Syrie à Astana et une sorte de détente en Syrie elle-même», a résumé l'analyste.

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