Donald Trump appelait «toutes les nations dotées d'un sens des responsabilités» à «isoler l'Iran», qu'il accusait d'attiser «les feux du conflit sectaire et du terrorisme». Lors de son discours à Ryad, le 21 mai, le Président américain évoquait devant les représentants d'une cinquantaine de nations musulmanes, ni plus ni moins, une «bataille entre le Bien et le Mal». Dans cette logique, le locataire la Maison-Blanche a refusé de certifier l'Accord sur le nucléaire qu'il entend «déchirer».
«Trump revient à cette théorie du grand Satan et il le déclare en Arabie Saoudite, pays grâce auquel et à travers lequel il vend 110 milliards de dollars d'armes»,
analyse pour Sputnik Hervé Ghannad, directeur des programmes à Weller International Business School (WIBS) et auteur de plusieurs livres, dont «Identité et politique extérieure de l'Iran» (2013, Studyrama).
Mais les États-Unis seront-ils suivis? On peut en douter, tant aux quatre coins du monde, de Paris à Pékin, en passant par le Pentagone et le Kremlin, des voix s'élèvent pour défendre le fameux accord de Vienne. Un accord qui mettait un terme à près de douze années de crise diplomatique entre Téhéran et les chancelleries occidentales et qui ouvrait les portes du marché iranien aux entreprises internationales. Aller contre la volonté internationale serait un pari risqué pour Trump et le Congrès, selon Hervé Ghannad:
«Est-ce que le Congrès va prendre le risque d'annuler un accord signé par un ensemble de pays? […] s'ils le font, ils prennent le risque de se discréditer.»
Un risque d'autant plus élevé que derrière les défis diplomatiques se cachent —assez mal- des enjeux économiques de premier plan:
«L'Iran va créer un appel d'air, de grandes entreprises telles Boeing, car il y a Airbus, de grandes entreprises métallurgiques, d'acier, d'automobiles, les chercheurs, la pétrochimie… vous voulez que l'Amérique passe à côté de ça? Je n'en suis pas si sûr.»