La situation de ces détenus radicalisés pose d'ores et déjà de véritables problèmes sur la manière dont l'État doit incarcérer cette population, comme l'explique Alain Marsaud, ancien juge antiterroriste.
«On est parti sur un mouvement assez général d'agressions des personnels pénitentiaires. Alors on cherche des solutions. Certains syndicats proposent effectivement de centraliser tous les djihadistes ensemble. D'un autre côté, d'autres théories pensent que les rassembler tous, c'est finalement créer une grande dangerosité pour demain.»
Et d'ajouter,
«Je crois qu'aujourd'hui notre pays est à la croisée des chemins et il va bien falloir faire un choix.»
Néanmoins, selon Alain Marsaud, l'un des principaux défis à surmonter, «cela ressort de l'actualité», est celui des «revenants»:
«Qu'allons-nous faire de tous les djihadistes qui sont d'une part à l'extérieur, c'est-à-dire qui sont susceptibles de revenir d'Irak, de Syrie et de ceux qui sont aussi sur le territoire?»
Malgré cette question épineuse pour le gouvernement, l'ancien juge antiterroriste pense que «la France prend conscience que réimporter ces djihadistes crée à terme des problèmes absolument insolubles au niveau de la détention.»«Alors même que la détention en temps normal est un système qui fonctionne très mal, compte tenu des conditions de détention et du statut des personnels, aujourd'hui, si on doit réimporter 800 djihadistes supplémentaires, ce n'est pas gérable.»
Les attaques dans les prisons de Borgo et de Châteauroux soulèvent également la question du silence de l'État concernant la nature de ces agressions. En effet, Raphaël Barallini, délégué régional du syndicat FO pénitentiaire, déclarait à France info: «je crois qu'on essaye de cacher les choses pour ne pas affoler les gens, mais il faut informer les gens.» La raison de ce silence est simple pour Alain Marsaud: éviter la contagion chez les détenus.«Si le discours officiel consistait à dire effectivement que nous sommes en présence d'une opération concertée de djihadistes de tout poil détenus en France, il est vraisemblable que cela serait de nature à aggraver la situation et à inciter un certain nombre de ceux qui se sentent plus ou moins concernés à rentrer dans le circuit.»
Et de conclure,
«C'est très difficile de gérer cette situation. La situation des prisons est ingérable depuis toujours en France, parce que l'on n'a jamais fait d'effort pour gérer la détention et avec la survenance de ces éléments nouveaux de violence au sein de la prison, on ne sait pas quoi faire.»
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