Dans l'affaire des MiG-21 livrés par l'Ukraine à l'armée croate, la Croatie a fini par perdre patience. Le quotidien Jutarnji list communique en se référant à des sources bien informées au sein de l'armée croate que Zagreb exige de Kiev de remplacer au moins quatre avions qui ne volent pas en dépit — ou à cause — d'une « modernisation en profondeur» réalisée en Ukraine.
Le scandale des MiG ukrainiens en Croatie a éclaté en 2016. Après avoir payé à l'Ukraine 22 millions de dollars, la Croatie a appris que la plupart des 12 appareils réparés par l'entreprise ukrainienne Ukrspetsexport n'étaient pas aptes à l'exploitation.
La retenue de Zagreb est digne de louanges: les militaires croates demandent uniquement le remplacement des avions qui ne volent pas. Pourtant il y en a aussi d'autres sur lesquels on recense des fuites d'huile et de carburant, ainsi que des problèmes au niveau des appareils de navigation. Une panne de moteur a ainsi failli récemment coûter la vie à un équipage croate.Selon Jutarnii list, la semaine dernière le ministère croate de la Défense a envoyé une note à l'Ukraine exigeant de remplacer les avions jugés hors service. En signant l'accord sur les MiG-21 en 2014, les militaires croates comptaient les exploiter pendant une dizaine d'années, soit jusqu'en 2023. Cependant deux ans plus tard, le commandement des forces aériennes les a reconnus inaptes aux vols.
Les défauts étaient tellement évident que le ministre ukrainien de la Défense, Stepan Poltorak, qui a récemment séjourné à Zagreb, a reconnu que le contrat n'avait pas été « honoré intégralement » et qu'un « préjudice avait été causé à la partie croate ».
Pis encore, il s'est avéré que cinq appareils avaient été exploités en Bulgarie avant d'être mis hors de service en 1998. Ukrspetsexport les avait alors rachetés pour des pièces à rechange, mais, animé par quelque chose s'apparentant sans doute à l'appât du gain, a faussé leur numéro d'immatriculation, les a repeints et les a vendus comme du «matériel modernisé en profondeur». Les Ukrainiens ne devaient pas ignorer que la Bulgarie avait officiellement informé l'Otan sur la destruction des avions. Personne ne sait comment ils se sont retrouvés en Ukraine.
Pour Kiev, c'est comme de l'eau sur les plumes d'un canard et de fait, Ukrspetsexport a déclaré sur son site n'avoir reçu aucune réclamation de la part du ministère croate de la Défense.
«Force nous est de constater que la publication d'une fausse information tient uniquement à la concurrence malhonnête de la Russie», indique la déclaration.
Comme cela semble être devenu à la mode, la Main du Kremlin est invoquée pour expliquer le moindre dysfonctionnement, quitte à s'affranchir de la logique la plus élémentaire.
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