«La crainte que la Turquie soit découpée par les puissances impériales est bien réelle»

© Sputnik . Anton Denisov / Accéder à la base multimédiaAnkara
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La création par les États-Unis d'une force armée incluant les Kurdes des YPG en Syrie a provoqué une grave fracture entre Washington et son allié de l'Otan, la Turquie. Asli Aydintasbas, membre du Conseil européen des relations internationales et éditorialiste du Cumhuriyet, a expliqué à Sputnik la vision qu’avait Ankara sur le sujet.

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La décision des États-Unis de déployer une «force de sécurité frontalière» (BSF), constituée de 30.000 hommes, sur les frontières entre la Turquie et l'Irak, ainsi qu'en Syrie le long de l'Euphrate, coordonnée avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les Unités de protection du peuple (YPG), a mis Ankara dans un état de colère extrême. Asli Aydintasbas, membre du Conseil européen des relations internationales (ECFR) et éditorialiste du quotidien turc Cumhuriyet, y voit une tentative de Washington de diviser la Syrie et de mettre en place un quasi-État.

«Je pense que cet événement récent, [à savoir] l'annonce du Pentagone qu'il établissait une force de sécurité frontalière, d'institutionnaliser son alliance avec les YPG et la formation d'une armée, en d'autres termes, est perçue à Ankara comme une tentative de partager la souveraineté de la Syrie, et peut-être de créer un quasi-État», a déclaré Asli Aydintasbas.

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Et de souligner que la Turquie voyait une menace directe à sa sécurité et à son intégrité territoriale dans le développement des YPG, qu'Ankara considère comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement qu'elle considère comme terroriste, avec l'aide des États-Unis.

«Ici, en Turquie, cela remonte à l'effondrement de l'Empire ottoman, exactement au traité de Versailles de 1919. La crainte que la Turquie soit divisée et découpée par les puissances impériales est bien réelle et vivante. Peut-être que seul un ancien empire peut comprendre cela, mais je pense que c'est l'arrière-pensée de beaucoup de décisions et de décideurs», a-t-elle affirmé.

Le 14 janvier, la coalition internationale sous commandement américain a annoncé travailler avec ses alliés des Forces démocratiques syriennes (FDS) à la formation d'une nouvelle force frontalière composée de 30.000 hommes. Ankara n'a pas tardé à dénoncer ces plans des États-Unis.

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