Rapprochement Moscou-Ankara: l’Otan a-t-il à se préoccuper?

© Sputnik . Alexei Nikolsky / Accéder à la base multimédiaRusslands Präsident Wladimir Putin und der türkische Präsident Tayyip Erdogan (Archivbild)
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Dans la foulée de la déclaration d’un responsable du Pentagone au sujet du but du rapprochement entre Moscou et Ankara, deux interlocuteurs turcs de Sputnik évoquent le rôle de la coopération entre la Russie et la Turquie et expliquent en quoi elle sert aussi les intérêts de l’Alliance atlantique.

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C’est du point de vue de la garantie, du maintien de la sécurité et de la stabilité régionale que doivent être perçues les relations entre Ankara et Moscou, analyse Berat Conkar, président du groupe turc à l’Assemblée parlementaire de l’Otan. Ainsi, il a commenté à Sputnik les récents propos de Robert Ashley, directeur de l'agence de renseignement du Pentagone qui a affirmé que le rapprochement entre la Russie et la Turquie avait pour objectif d’«accentuer les différends au sein de l’Otan». 

Or, comme le fait observer le parlementaire, les relations entre ces deux pays n’est pas contraire au concept de sécurité de l’Alliance. Bien au contraire, l’Otan, rappelle-t-il évoque l’importance de la stabilité dans la région. Il souligne que la stabilité et la sécurité dans la Méditerranée, dans le bassin de la mer Noire et au Proche-Orient sont extrêmement importants pour eux en Europe et dans l’Atlantique. 

«Du point de vue du règlement de la crise syrienne, la coopération entre la Russie et la Turquie, qui suit un développement actif contribuant aux négociations de Genève, joue un rôle important dans l’accélération du règlement du conflit en Syrie. En prenant tout ceci en ligne de compte, nous estimons que l’Otan n’a pas et ne doit pas avoir de raisons de s’inquiéter au sujet de la coopération russo-turque», a-t-il déclaré. 

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Et d’évoquer le rôle que de nombreux pays membres de l’Otan comme les pays balkaniques et les pays d’Europe de l’Est accordent au rôle de la Turquie et aux relations de cette dernière avec la Russie. Compte tenu de ce facteur, M.Conkar, considère que «la récente déclaration du représentant du Pentagone ne reflète pas la réalité et ne représente que son évaluation personnelle et erronée de la situation. Elle ne reflète pas l’attitude générale des pays membres de l’Otan. Avant tout, nous soulignons que les relations entre la Turquie et le Russie ne constituent pas une alternative à celles avec l’Otan. Il s’agit d’axes de coopération complémentaires», a-t-il pointé. 

L’ex-diplomate et ancien représentant permanent de la Turquie auprès de l’Alliance, Onur Öymen, partage son opinion sur ce que le rapprochement entre Moscou et Ankara n’a pas pour but de se répercuter négativement sur la situation au sein de l’Otan. 

«Au moins du point de vue d’Ankara, les relations russo-turques ne peuvent pas avoir pour objectif d’affecter l’Otan, étant membre de cette dernière. La Turquie agit avec des motifs d’intérêts communs et au profit de l’Alliance», a-t-il déclaré à Sputnik. 

M.Öymen a toutefois souligné que tous les membres de l’Alliance n’étaient pas aussi francs. 

«Nous n’avons pas reçu le soutien attendu de la part de certains pays de l’Otan. Notamment, en matière de la lutte antiterroriste», a-t-il déclaré. 

Et de conclure que l’approche selon laquelle on considérait que la Turquie en tant que membre de l’Alliance n’avait pas le droit de fonder des relations avec un pays tiers était inadmissible.

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