En quoi les accusations d'empoisonnement de Skripal contre la Russie profitent à Londres

© REUTERS / Peter NichollsErmittler am Ort des Attentats in Salisbury
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Une brusque montée d'états d'esprit antirusses dans le gouvernement et les médias britanniques peut être considérée comme un objectif politique de Londres pour créer l'image de «l'ennemi russe» afin de justifier sa politique d'ingérence dans le monde, surtout à la lumière des échecs essuyés dernièrement par les interventions occidentales.

Après que le cabinet britannique a formulé des accusations contre la Russie dans le cadre de l'affaire de l'ex-espion russe Sergueï Skripal, qui a été empoisonné au Royaume-Uni, le professeur Piers Robinson, détenteur de la chaire de la politique, de la société et du journalisme politique à l'université de Sheffield, a évoqué dans une interview exclusive à Sputnik les objectifs politiques d'un soutien à de telles attitudes.

Un contexte global

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«La question de la situation en Syrie se pose immédiatement. En gros, je pense que du point de vue occidental, il y a une insuffisance stratégique en Syrie et dans ce contexte, le désir politique d'augmenter la pression sur la Russie s'est intensifié. Peut-être dans le contexte des tentatives de l'escalade des tensions en Syrie. Je n'en suis pas certain, mais cela se pourrait. Sur le plan géopolitique, c'est la tentative de diaboliser la Russie pour que l'Occident puisse imposer ses intérêts dans le monde. Au cours des 17 dernières années, l'Occident a pratiqué une politique agressive de changement de régimes, notamment au Moyen-Orient. Du point de vue historique, nous pouvons l'interpréter comme une réaction aux appréhensions suscitées par l'émergence de la Chine et l'éventuelle résurgence de la Russie», a-t-il indiqué.

Piers Robinson a expliqué en outre qu'il était particulièrement important pour les gouvernements occidentaux de détourner l'attention de leurs citoyens, de plus en plus conscients des interventions de leurs pays dans le monde, tant secrètes qu'ouvertes.

«La position de l'Occident semble actuellement relativement faible: s'il échoue en Syrie, ce sera le premier pays où il a essayé de renverser le régime et où il a essuyé un revers. Et pour détourner l'attention de la prise de conscience croissante par l'opinion de ses agissements depuis 17 ans, l'Occident a tendance à diaboliser la Russie».

Un contexte local

Le 14 mars, les médias britanniques ont accordé une attention particulière à ce qu'ils considéraient comme l'isolement du leader travailliste Jeremy Corbyn à la Chambre des communes pour son soutien insuffisant à la décision de la Première ministre, Theresa May, d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni. Piers Robinson a ajouté que l'idée de la subversion russe servait de plus en plus la scène intérieure des démocraties occidentales pour museler les non-conformistes.

«Il sera plus juste de l'interpréter comme une disposition de forces et intérêts politiques qui convergent à un moment donné ayant des objectifs similaires et qui agissent dans ce sens. Dans le contexte actuel de la politique intérieure britannique, on peut constater une perte de forces et la tentative d'user de la russophobie en qualité de moyen d'acculer Jeremy Corbyn, comme vous pouvez le voir clairement aujourd'hui», a-t-il noté.

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«Ce qui est également utilisé contre Theresa May qui est apparemment un Premier ministre assiégé. Actuellement, de nombreuses voix de la gauche, mais aussi de la droite et des voix critiques et anti-establishment soulignent que beaucoup de ceux qui critiquent, que ce soit l'économie ou la politique étrangère, sont de plus en plus souvent qualifiés de "partisans de Poutine", de "valets du Kremlin" ou d'"idiots utiles". Ce qui relève du maccarthysme et qui indique que c'est de la propagande, quand le non-conformisme se résume à une seule phrase: "Si vous n'êtes pas avec nous, c'est que vous êtes avec les Russes"», a indiqué Piers Robinson.

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