Paris n'informera pas d'avance le public de ses frappes contre la Syrie si cette décision est prise, a déclaré le secrétaire d'État chargé des relations avec le parlement Christophe Castaner, invité d'Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC ce vendredi.
«Si les frappes sont décidées, je ne vous le dirai pas. Et le Président de la République ne vous le dira pas. Il le traitera avec le Premier ministre, avec le ministre des Affaires étrangères et la ministre des Armées. Et ça suffit largement», a indiqué Christophe Castaner.
Syrie: "Si les conditions sont réunies pour qu'il y ait des frappes, elles auront lieu", déclare Christophe Castaner pic.twitter.com/pvTCajwS1C
— BFMTV (@BFMTV) 13 апреля 2018 г.
Selon lui, une telle décision n'a pas vocation à être publique, car l'annonce des frappes pourrait nuire à la qualité de l'opération et aux femmes et hommes qui y prendront directement part.
«Si les conditions sont réunies pour qu'il y ait des frappes, elles auront lieu, et on en informera l'Assemblée nationale et le Sénat le moment venu», a déclaré Christophe Castaner.
En s'exprimant sur la Syrie le 12 avril, Emmanuel Macron a annoncé que Paris prendrait ses décisions «en temps voulu» et au moment le «plus utile et efficace». Il a également ajouté que son pays agirait en Syrie lorsque toutes les informations auront été vérifiées. Le Président français a cependant ajouté posséder une «preuve» de la présumée attaque chimique dont des gouvernements occidentaux accusent les autorités syriennes sans toutefois étayer ses propos.
Au cours des derniers jours, la situation en Syrie s'est sérieusement tendue. Selon les pays occidentaux, une attaque chimique présumée aurait eu lieu le 7 avril dans la ville de Douma, près de la capitale syrienne. La Russie a démenti les informations concernant une bombe au chlore qui aurait été larguée par les forces gouvernementales syriennes. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique à Douma publiées par les «Casques blancs» sur les réseaux sociaux. Moscou estime que l'objectif de ces «intox» est de protéger les terroristes et de justifier d'éventuelles actions extérieures.
Damas a qualifié les accusations contre l'armée syrienne liées aux armes chimiques d'ennuyeuses et de non convaincantes. La partie syrienne a plus d'une fois souligné que tout son arsenal chimique avait été évacué du pays en 2014 sous le contrôle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).