«La pratique de la torture détruit la réputation internationale des USA»

© AFP 2023 JIM WATSON Prison de Guantanamo
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L’ancien détenu de Guantanamo Moazzam Begg a rendu publiques les preuves des violences subies par un homme d’affaires qatari alors qu’il était emprisonné sur le territoire des États-Unis et de l’implication dans cette affaire d’agents haut placés de la CIA et du FBI. Sputnik a eu l’occasion de s’entretenir avec M.Begg.

L'homme d'affaires qatari Ali al-Marri figurait parmi les trois prisonniers détenus sur le territoire américain parmi les combattants ennemis qui n'ont aucun droit selon la Convention de Genève et peuvent par conséquent être soumis à des tortures et à des humiliations de toute sorte, a raconté Moazzam Begg à Sputnik.

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«C'est une affaire d'importance extraordinaire pour bien des raisons. […] Il s'agit avant tout de l'implication du FBI. Auparavant, les États-Unis ont reconnu que la CIA était impliquée dans la pratique des tortures, […] mais l'implication du FBI, dont les agents participaient personnellement à des tortures, tout en se faisant passer pour de bons gars hostiles à toute forme de violence, a été une véritable surprise», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.

Et d'ajouter qu'il y avait parmi eux un certain Ali Soufan qui se présente en public comme un farouche adversaire de la torture.

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«Pourtant, Ali al-Marri a raconté que Soufan observait personnellement les moments où on lui fourrait des chaussettes dans la bouche pour lui provoquer des vomissements. Voilà un exemple de quelqu'un qui s'oppose fermement à la torture, tout en participant en personne à son application», s'est indigné l'ancien prisonnier de Guantanamo.

Et de rappeler que l'Amérique qui affirmait ne pas pratiquer la torture parce que cela est contraire aux lois internationales et américaines n'avait pas arrêté d'en faire usage.

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«Qui plus est, l'Amérique ne fait pas que continuer à torturer, mais élit même un Président qui se déclare tout à fait d'accord avec l'imitation d'une noyade et signe un décret qui prolonge sine die le fonctionnement de Guantanamo. Il est naturel que, dans ces circonstances, le monde entier finisse par se détourner des États-Unis et les qualifie d'hypocrites. On ne doit pas appeler de ses vœux des choses qu'on viole soi-même. C'est amoral», a déclaré l'interlocuteur de Sputnik.

Et d'ajouter que cela ne faisait qu'attiser l'antiaméricanisme à travers le monde.

«La pratique de la torture détruit la réputation internationale des États-Unis», a conclu M.Begg.

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