Le Maroc et la Ligue arabe, deux épisodes du même «scénario de diabolisation de l’Iran»

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La diabolisation de l’Iran continue à enregistrer «des succès» comme le montre le soutien apporté par la Ligue des États arabes au Maroc après sa décision de rompre ses relations avec l’Iran, a déclaré un spécialiste égyptien dans une interview accordée à Sputnik.

La déclaration de soutien à la décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran faite, ce jeudi, par la Ligue des États arabes signifie que le scénario de diabolisation de Téhéran continue de remporter des succès jusqu'à présent, a déclaré l'Égyptien Mohamed Noureddine, du Centre d'études stratégiques du Caire, dans un entretien donné, ce jeudi, à l'agence Sputnik.

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Les États-Unis, l'Arabie saoudite et Israël ont tout fait, durant l'année dernière et l'année en cours, «pour diaboliser l'Iran» et rassembler le maximum de pays dans le monde contre lui, sur fond d'approche de la date du 12 mai, fixée par Washington pour rendre sa décision sur l'accord nucléaire avec Téhéran, a expliqué l'expert.

«Le 12 mai prochain, il est prévu que le Président américain, Donald Trump, prenne sa décision sur continuer ou se retirer de l'accord nucléaire établi avec l'Iran, ou se contenter de lui apporter des amendements. C'est ça qui a encouragé les ennemis de Téhéran à agir vite pour le mettre dans une position difficile, où il serait obligé d'accepter des concessions qu'il n'aurait pas accepté en situation normale.»

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Parmi les concessions que les États-Unis et l'Arabie saoudite veulent imposer à l'Iran, explique l'interlocuteur de l'agence, figurent «l'arrêter du soutien aux rebelles houthis au Yémen» et l'abandon complet du dossier syrien, qui constitue un affront terrible à Washington et Riyad, qui soutiennent «des organisations terroristes» dans ce pays en affirmant que c'est une opposition armée modérée.

Pour le spécialiste, ce qui s'est passé les deux derniers jours où nous avons vu le Maroc rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, et «le soutien immédiat apporté par les pays ennemis de Téhéran à Rabat, dont le plus important est celui de la Ligue arabe dirigée actuellement par l'Arabie saoudite», est une preuve de plus «que le scénario de diabolisation de l'Iran est en plein essor».
Seulement, certains de ces pays «qui font semblant de s'opposer à l'Iran», affirme Mohamed Noureddine, quand arrivera l'heure de vérité, «tourneront le dos à Donald Trump». «La diplomatie iranienne a réussi, durant les trois dernières années, à tisser des amitiés et à renforcer son réseau d'intérêt et d'investissement à l'intérieur et à l'extérieur de l'Iran, ce qui fait que beaucoup de pays ont des intérêts économiques et politiques qui se croisent avec ceux de Téhéran».

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En conclusion, l'expert a mis l'accent sur la nécessité que les pays arabes profitent de la puissance iranienne au Moyen-Orient pour réaliser un équilibre des forces avec les puissances occidentales «qui sont totalement libres de leurs mouvements dans la région avec leurs soldats et leurs armes».

Pour rappel, la Ligue des États arabes a annoncé, le 2 mai, son soutien au Maroc quant à sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, «à cause des ingérences dangereuses de ce dernier dans les affaires intérieures du royaume» qui sont réfutables et condamnables, selon Mahmoud Afifi, porte-parole de l'organisation régionale, dans une déclaration faite à la presse.

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a annoncé mardi 1er mai, la rupture «immédiate» des relations diplomatiques avec l'Iran, accusé de soutenir le Front Polisario, mouvement politique et armé du Sahara occidental.

La rupture des relations intervient quelques jours seulement après le renouvellement, plutôt difficile, du mandat de la Mission onusienne au Sahara Occidental, à l'occasion duquel le Maroc a pu compter sur l'appui traditionnel des États-Unis, dont la nouvelle administration entend remettre en cause l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.

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