Iran: la politique du Maroc «détourne l’attention du monde musulman» de la Palestine

© AFP 2023 Atta KenareTéhéran
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L’Iran a réaffirmé que les accusations marocaines qui ont servi d’alibi à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays sont infondées et que la politique de Rabat sert «les ennemis du monde musulman» et éloigne ce dernier de la question palestinienne, a déclaré ce mercredi le ministère des Affaires étrangères du pays.

Téhéran estime que Rabat n'a pour l'heure apporté aucune preuve à l'appui des accusations qui ont motivé sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran. Sa position actuelle porte préjudice au monde musulman et contribue à distraire son attention de la cause palestinienne, a déclaré aujourd'hui à la presse, Bahram Qssemai, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

«Après la rupture des relations diplomatiques avec l'Iran sans raison valable, les responsables marocains essayent maintenant de convaincre l'opinion publique du bien-fondé de leur décision», a déclaré le responsable iranien, ajoutant que «c'est la raison pour laquelle ils multiplient en ce moment les rencontres et les interviews pour justifier leur politique [envers l'Iran, ndlr]».

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«Tout le monde a pris conscience que la politique marocaine dans la situation que traverse actuellement le monde musulman, en particulier après que les États-Unis ont transféré leur ambassade à Jérusalem et les crimes perpétrés par Israël contre des Palestiniens à Gaza, ne rend service qu'aux ennemis du monde musulman, dont elle détourne l'attention de sa première cause qui est la Palestine et la mosquée al-Aqsa», a souligné le diplomate iranien.

Commentant les accusations marocaines relatives à l'implication de l'Iran, via son ambassade à Alger, dans une opération de livraison d'armes du Hezbollah au Front Polisario, M. Qassemi a déclaré «qu'il semble que les responsables marocains pensent qu'en répétant sans cesse leurs accusations à l'encontre de l'Iran, ils finiront par convaincre l'opinion publique de la justesse de leurs allégations». «Seulement nous leur rappelons que l'opinion publique internationale est devenue difficile à manipuler, elle ne croit pas les allégations mensongères», a-t-il souligné.

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La rupture des relations avec l'Iran a eu lieu après que les autorités marocaines ont étudié et vérifié tous les éléments. Ni les États-Unis, ni aucun autre pays n'ont influé sur la diplomatie du pays, a annoncé le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans une interview au journal Jeune Afrique le 14 mai 2018. Il répondait notamment à une question sur cette décision de rompre les relations diplomatiques avec l'Iran qui serait un «moyen pour le royaume de s'inscrire dans l'offensive menée en Occident» contre l'accord nucléaire iranien ou comme tentative de «se rapprocher de l'Arabie saoudite». «Ce sujet est sensible et très grave. (…) Il s'agit donc d'une décision souveraine, prise en toute indépendance, après notre évaluation propre et pour des raisons exclusivement bilatérales. Le reste n'est que contingences, supputations et faux arguments», a souligné Nasser Bourita.

D'après le diplomate, la position du royaume vis-à-vis de ce dossier n'a jamais changé. «Le Maroc considère les activités nucléaires iraniennes comme un danger pour la région, l'accord signé en 2015 n'est pas parfait; au contraire, il contient beaucoup de lacunes et d'insuffisances.»

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Le 1er mai, le Maroc a annoncé rompre ses relations avec Téhéran, reprochant au Hezbollah, allié de Téhéran, d'accorder un soutien militaire au Front Polisario. Téhéran a «fermement» démenti ces accusations et a déploré qu'elles aient servi de «prétexte» à une rupture diplomatique.

Après la décision de Rabat de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, la Ligue des États arabes a déclaré être solidaire du Maroc.

Une semaine plus tard, le 8 mai, Donald Trump a annoncé qu'il retirait son pays de l'accord signé à Vienne en juillet 2015, en vertu duquel l'Iran a accepté de brider son programme nucléaire en s'engageant à ne jamais chercher à obtenir la bombe atomique en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales visant la République islamique.

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