L’armée algérienne ratisse large les wilayas de Bouira, Boumerdès, Béjaïa et Tizi Ouzou

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La Kabylie est actuellement le théâtre d’un vaste ratissage de l’Armée nationale populaire algérienne visant à «liquider les derniers bastions des groupes terroristes dans la région». Cette opération a été lancée quelques jours après l’appel du chef du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie à constituer des forces de sécurité kabyles.

L'Armée nationale populaire algérienne (ANP) mène, depuis quelques jours, une vaste opération de ratissage et de bombardement à l'artillerie lourde des bastions d'Al-Qaïda au Maghreb islamique* (AQMI), dirigé par Abdelmalek Droukdel. Le théâtre des opérations a lieu dans les wilayas de Bouira, Boumerdès, Béjaïa et Tizi Ouzou (constituant la région de la Kabylie), selon le journal algérien arabophone El Bilad, dans son édition du 12 juin 2018.

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Ce ratissage a été lancé suite aux ordres donnés par le chef d'état-major de l'ANP et vice-ministre de la Défense, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, aux officiers supérieurs de l'armée algérienne de «liquider les derniers bastions des groupes terroristes dans la région», selon le journal.

Selon des sources sécuritaires concordantes, citées par le quotidien, l'ANP aurait lancé cette opération «suite aux informations précises qu'auraient livrées les terroristes arrêtés ces derniers jours dans les wilayas de Boumerdèset de Tizi Ouzou». «Ces informations ferraient état de préparation d'un grand rassemblement réunissant les émirs et les dirigeants de la région centre d'AQMI* pour tenter de remettre de l'ordre dans l'organisation de Droukdel qui est sur le bord de l'effondrement», ont ajouté les mêmes sources.

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Selon le journal, AQMI* connaît de graves dissensions au sein de ses différentes unités et groupes, dont beaucoup d'éléments, fraichement recrutés, se rendent aux forces de sécurité algériennes en répondant aux appels de leurs familles et d'anciens hauts responsables de cette organisation terroriste ayant choisi de déposer les armes.

Les forces de l'ANP ont élargi la carte de leurs opérations militaires antiterroristes, a ajouté le média. Sur cette carte, «il apparaît que la deuxième région, c'est-à-dire la Kabylie, a la plus grande présence de forces de l'Armée nationale populaire, vu que le noyau dur d'AQMI* est basé dans cette région du pays», selon le journal.

Aucun bilan n'a été rendu public pour l'instant sur les résultats des opérations dans les quatre wilayas citées ci-dessus, selon El Bilad.

Pour rappel, une courte vidéo publiée de Londres le 4 juin montre Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) et du gouvernement provisoire kabyle (GPK), appeler les Kabyles à constituer des forces de sécurité destinées à se substituer aux forces algériennes.

«Donc pour que cette indépendance devienne réalité, j'appelle la Kabylie, j'appelle le peuple kabyle à accepter de bonne grâce et en toute conscience la mise sur pied d'un corps de contrainte, d'une organisation de sécurité de la Kabylie», a-t-il déclaré.

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Cette étape est nécessaire, selon M.Mhenni, qui ajoute qu'à défaut «nos enfants continueront d'aller à l'école de l'aliénation [l'école algérienne, ndlr] et de se faire tabasser dans la rue par la police coloniale [la police algérienne, ndlr] à chaque fois qu'ils descendent pour protester pour n'importe quoi». «Donc il faut que l'autorité coloniale [algérienne, ndlr] soit remplacée par l'autorité kabyle», a-t-il lancé.

Pour sa part, le Rassemblement pour la Kabylie (RPK), luttant pour l'autonomie de cette région mais sous la tutelle des autorités algériennes, a condamné les propos du chef du MAK dans un communiqué en date du 4 juin 2018.

«Le sens de discernement nous commande aussi de ne pas occulter les considérations géopolitiques et de rester insensibles au développement et à la prolifération des conflits au niveau régional», a affirmé Hamou Boumedine, le coordinateur du RPK, dans le communiqué.

«Les exemples ne manquent pas dans l'actualité internationale (la Libye, la Syrie, le Sahel… etc.), et dans notre passé récent (la décennie noire) pour se laisser entraîner dans une aventure orchestrée par des forces obscures dont l'agenda est chargé par des actions de déstabilisation des nations», a-t-il ajouté.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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