Libye: le chef de la diplomatie algérienne explique les conditions au retour de la paix

© AFP 2023 Mahmud TurkiaTripoli, capitale de la Libye
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La solution à la crise libyenne réside dans un processus politique unique, incluant tous les acteurs du conflit, et en évitant de démultiplier les initiatives, a déclaré le 19 juin le chef de la diplomatie algérienne à la 16e édition du Forum d’Oslo, tout en se félicitant des résultats du processus de dialogue au Mali.

Lors de son intervention à la 16e édition du Forum d'Oslo le 19 juin, consacré à «contribuer à la promotion de la médiation et de la diplomatie préventive pour la résolution des conflits», le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a déclaré que la solution à la crise libyenne dépendait du dialogue qui serait instauré entre toutes les parties au conflit dans ce pays. Il a aussi souligné que l'augmentation du nombre d'initiatives pour la résolution du conflit libyen ne faisait que compliquer la situation, déjà fragile, dans ce pays, selon l'Algérie Presse Service (APS).

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Le ministre algérien s'est aussi félicité des résultats de l'avancée du dialogue et du processus politique au Mali.

Tout en rappelant le travail accompli par l'Algérie pour la stabilisation de la région du Sahel, le diplomate a souligné le soutien qu'Alger a apporté au processus de dialogue, mené sous l'égide de l'Onu, pour aboutir à une solution politique en Libye, acceptée par tous les acteurs du conflit dans ce pays. Cependant, le ministre algérien a souligné, au passage, les conditions nécessaires pour la réussite de tout processus de règlement de la crise libyenne.

La solution en Libye «est largement tributaire des impératifs d'appropriation par les acteurs libyens et de la démultiplication des initiatives qui ne font que compliquer davantage la situation dans le pays», a déclaré Abdelkader Messahel.

Concernant la crise au Mali, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que le Comité onusien de suivi de l'accord de paix dans ce pays, présidé par ses soins, a fait état d'un progrès positif dans le processus politique de ce pays lors de sa rencontre le 29 mai à Bamako avec le secrétaire général de l'Onu.

A cet égard, le ministre algérien des Affaires étrangères s'est félicité de la confiance qui «s'installe progressivement entre les parties maliennes et de leur appropriation» du processus politique, en appelant «à soutenir cette dynamique positive en vue du retour durable et définitif de la stabilité et du développement dans ce pays».

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Le 29 mai s'est tenu un sommet à Paris sous l'égide des Nations unies consacré à la résolution de la crise libyenne. Les pays présents à cette rencontre étaient: l'Algérie, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Turquie, l'Italie, Malte, la Chine, la Tunisie, le Maroc, l'Égypte, le Qatar, les Émirats arabe unis, l'Arabie saoudite, le Koweït, le Niger, le Tchad et la République du Congo (représentant de l'Union africaine). Les différentes parties libyennes présentes au sommet se sont engagées à organiser des élections législatives et présidentielles le 10 décembre 2018, selon le communiqué lu à l'issue de la conférence.

L'Égypte refuse catégoriquement les résultats du sommet de Paris consacré à la crise libyenne. C'est ce qu'ont confié le 9 juin au journal Al-Araby Al-Jadeed des sources diplomatiques égyptiennes faisant partie de la commission chargée du dossier libyen en Égypte, et présidée par l'adjoint du ministre égyptien de la Défense chargé des relations extérieures, Mohammed al-Kachki.

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«Le Caire a clairement informé Paris que l'organisation d'élections en ce moment aggraverait les souffrances de la Libye et ne résoudrait pas ses problèmes brûlants», auraient affirmé les diplomates, en précisant que le sommet de Paris était à caractère consultatif et non contraignant.

Le 21 mai, à Alger, le ministre algérien des Affaires étrangères Abdelkader Messahel a présidé une réunion avec ses homologues égyptien, Sameh Chokri, et tunisien, Khémis Jhenaoui, consacrée à la question libyenne.

A l'issue de cette rencontre, les trois ministres ont réaffirmé dans un communiqué que la solution à la crise que traverse leur voisin doit être politique, impliquer toutes les parties prenantes et exclure toute forme d'ingérence étrangère.

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