Dans son discours annuel, le Roi du Maroc met en garde contre «la discorde»

© AP Photo / Moroccan Royal PalaceIn this photo provided by the Moroccan Royal Palace, King Mohammed VI, foreground, is flanked by his brother Prince Moulay Rachid, right, and Crown Prince Moulay Hassan, during a speech to the nation on the occasion of the 18th anniversary of ascending to the throne, at the royal palace in Tetouan, northern Morocco, on Saturday July 29, 2017.
In this photo provided by the Moroccan Royal Palace, King Mohammed VI, foreground, is flanked by his brother Prince Moulay Rachid, right, and Crown Prince Moulay Hassan, during a speech to the nation on the occasion of the 18th anniversary of ascending to the throne, at the royal palace in Tetouan, northern Morocco, on Saturday July 29, 2017. - Sputnik Afrique
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Le discours du Trône a été symboliquement prononcé, dimanche 29 juillet, depuis la ville frondeuse d’Al Hoceima, épicentre en 2016 d’une vague de contestation sociale connue sous le nom de «Hirak».

Le Roi du Maroc, Mohamed VI, a mis en garde dimanche soir à l'occasion de son discours annuel de la Fête du Trône contre «le chaos et la discorde», alors que des contestations sociales ont récemment émaillé des régions du pays.

«Je suis persuadé que (les Marocains) ne permettront pas aux négativistes, aux nihilistes et autres marchands d'illusions d'user du prétexte de certains dysfonctionnements, pour attenter à la sécurité et à la stabilité du Maroc ou pour déprécier ses acquis et ses réalisations. Car, en définitive, les Marocains ont conscience que c'est la Nation, aussi bien que les citoyens, qui paient toujours le plus lourd tribut au chaos et à la discorde», a mis en garde le Roi du Maroc.

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Le 19ème discours du Trône a été prononcé depuis Al-Hoceima, une ville de la région frondeuse du Rif, et épicentre, depuis 2016, d'une forte tension sociale. La condamnation en juin dernier des meneurs de ce mouvement à de lourdes peines a provoqué des manifestations dans plusieurs villes du Royaume.

«La question sociale retient toute mon attention», a toutefois rappelé le souverain chérifien, en reconnaissant des insuffisances et en s'engageant sur des «chantiers» ainsi que sur un faisceau de «mesures d'urgence». Il s'agit, principalement, de

«Donner une impulsion vigoureuse aux programmes d'appui à la scolarisation et de lutte contre la déperdition scolaire (…) lancer la troisième phase de l'Initiative nationale pour le Développement humain (…) refondre en profondeur le système national de santé, qui se caractérise par des inégalités criantes et une faible gestion (…)œuvrer avec célérité à l'aboutissement du dialogue social», a précisé le Roi du Maroc.

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A l'instar de son discours de 2017, le Roi n'a pas épargné les partis politiques auxquels il a fait porter en partie la responsabilité de la situation actuelle, puisqu'ils laisseraient les doléances des citoyens «prendre parfois inopportunément des tours inquiétants, donnant ainsi l'impression qu'ils ne sont nullement concernés par ce qui arrive», a-t-il sous-entendu.

«Il est vrai que les partis s'efforcent de s'acquitter au mieux de leur tâche. Néanmoins, il leur faudra attirer de nouvelles élites et inciter les jeunes à s'engager dans l'action politique, les générations d'aujourd'hui étant les mieux placées pour connaître les problèmes et les nécessités de leur époque. Les partis doivent également renouveler leurs méthodes de travail et rénover leurs modes de fonctionnement», a encore prêché Mohamed VI.

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Le discours du Trône commémore chaque année au Maroc l'anniversaire de l'accession au pouvoir du souverain chérifien. En 2016, il fut prononcé depuis la capitale sénégalaise Dakar alors que le Maroc signait son grand retour au sein de l'Union africaine et multipliait les offensives économiques en Afrique subsaharienne.

Malgré un saut qualitatif qu'a connu le Maroc sous Mohamed VI, plusieurs régions sont en proie depuis deux ans à une ébullition sociale, à l'instar d'Al-Hoceima, Al Nador ou Jerada. Le boycott d'enseignes appartenant à des proches du pouvoir depuis avril dernier a, pour sa part, traduit une nouvelle mouture de la contestation, de l'avis de plusieurs observateurs.

En dépit de concessions institutionnelles, intervenues dans le sillage du «Printemps arabe», pour conforter le pluralisme et réduire les pouvoirs royaux au profit d'un Chef du gouvernement, le partage du pouvoir au sein de l'exécutif reste largement formel.

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