Expulser les migrants pour les nuls: les astuces les plus inattendues des États

© AP Photo / Ariel SchalitMigrants africains à Tel Aviv
Migrants africains à Tel Aviv - Sputnik Afrique
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Face au problème migratoire, divers pays ont recours à des pratiques pas comme les autres pour renvoyer les demandeurs d’asile dans leurs pays d'origine.

Pour contrer l'afflux de migrants en quête d'une vie meilleure, les pays développés sont parfois contraints de recourir à des méthodes pas toujours évidentes en vue de se débarrasser d'arrivants indésirables. En fait, les astuces permettant de renvoyer les clandestins sont nombreuses et dignes peut-être d'une certaine étude anthropologique.

Mener des recherches généalogiques

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Pour renvoyer des migrants, le Canada utilise des sites généalogiques
Les autorités canadiennes viennent de reconnaître qu'elles utilisaient des tests d'ADN et des sites généalogiques dans l'objectif de retrouver la nationalité des migrants placés en rétention avant leur éventuelle expulsion du pays.

Selon les officiels, ces techniques sophistiquées ne sont employées qu'après que toutes les autres ressources d'enquête ont été épuisées, mais l'on peut sans doute admirer cette approche purement scientifique dénuée de toute dimension humaine.

Changer la nationalité

Début 2016, l'hebdomadaire Der Freitag a affirmé que les autorités allemandes n'hésitaient pas à solliciter l'aide des ambassades africaines pour renvoyer les migrants dans leur pays.

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La Hongrie refuse de «reprendre» les migrants «allemands»
Beaucoup de migrants n'ayant pas de papiers, les autorités auraient mis en place un système d'auditions en masse par le personnel d'ambassades des pays dont ils pourraient être originaires. Les entretiens ne duraient que quelques minutes, tandis que les personnes concernées n'avaient le droit d'être accompagnées ni d'un avocat ni d'un interprète, relatait Der Freitag.

Les ambassades ne déployaient pas tant d'efforts pour rien. Selon le journal, les diplomates nigérians touchaient 250 euros par entretien et 250 euros supplémentaires en cas d'identification du migrant. Pour le Bénin, le tarif était de 300 euros, ce qui revenait toujours moins cher pour l'Allemagne qu'une autorisation provisoire de séjour de plusieurs mois pour ces migrants.

Embaucher des «inspecteurs de l'immigration»

En janvier 2018, le ministère israélien de l'Immigration a proposé aux citoyens du pays une «rémunération appropriée» et un bonus de près de 7.000 euros en échange de leur aide dans la lutte contre les immigrés africains illégaux, selon les rapports de Newsweek et Business Insider.

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Après le feu vert, Israël suspend l’accord de réinstallation de migrants africains
Ces «inspecteurs de l'immigration» devaient notamment «mener des actions de coercition contre les étrangers illégaux et leurs employeurs», «conduire des interrogatoires approfondis» et juger de la «véracité» des demandes d'asile.

Israël accueille sur sa terre des dizaines de milliers de clandestins venus principalement d'Érythrée et du Soudan. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait à l'époque déclaré que ces migrants illégaux mettaient «en danger le caractère juif et démocratique de l'État d'Israël».

Soudoyer les demandeurs d'asile

La France a pour sa part opté pour une approche plus élaborée, l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) ayant décidé en 2016 de «porter à 2.500 euros le montant maximum d'aide au retour» pour les étrangers acceptant de rentrer volontairement dans leur pays.

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Passeurs à Calais: la nouvelle loi de la Jungle
Cette annonce a été faite dans le sillage du démantèlement de la «Jungle» de Calais. L'idée était d'«augmenter significativement le nombre de départs volontaires aidés», notamment pour près de 7.000 migrants évacués de la «Jungle» et logés en Centres d'accueil et d'orientation.

Payer les passeurs

En 2015, l'ONG Amnesty International a accusé l'Australie, soucieuse de décourager les migrants d'arriver sur le continent par la mer, de payer les passeurs pour qu'ils retournent à leur point de départ avec leur cargaison humaine.

Security guards hold a protester as they remove a group from the House of Representatives after they began chanting slogans regarding the offshore detention of asylum seekers during Question Time in Parliament House, Canberra, Australia, November 30, 2016. - Sputnik Afrique
Des Australiens perturbent la session du parlement à cause des migrants
La responsable des questions de réfugiés à Amnesty Anna Shea a alors dénoncé un «crime transnational» commis par les autorités australiennes qui ont selon elle «de facto dirigé une opération de trafic humain en payant l'équipage du bateau et en lui indiquant explicitement que faire et où se rendre en Indonésie».

Selon l'ONG, des agents des services australiens de l'immigration ont alors versé l'équivalent de 25.000 euros à six membres d'équipage qui conduisaient 65 demandeurs d'asile en Nouvelle-Zélande pour que leur bateau se détourne vers l'Indonésie.

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