Danger en Iran: la France alerte ses diplomates!

© AP Photo / Vahid SalemiTeheran, Iran (Symbolbild)
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Le Quai d’Orsay prévient ses employés: ne vous rendez pas en Iran! Si cet avertissement peut s’expliquer par l’instabilité grandissante dans le pays des Mollahs, il le serait davantage par le «projet d’attentat déjoué» de Villepinte en juin dernier. À moins que la France ne soit en partie responsable des menaces d’enlèvement sur ses diplomates?

«On peut imaginer une mesure de rétorsion des Iraniens, qui pourraient arrêter par exemple un diplomate français en vacances, qui, dans la mesure où il ne fait pas partie de l'ambassade, s'il est juste de passage, n'est pas protégé par son immunité diplomatique. On peut donc imaginer une mesure de vengeance.»

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L'Iran réagit aux instructions données par Paris à ses diplomates
François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran explique pourquoi la France et plus précisément, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, demande à son personnel, diplomates et autres représentants, de ne pas se rendre en Iran. D'après une note de ce secrétaire général datant du 20 août —à laquelle Reuters aurait eu accès, et qu'elle révèle aujourd'hui, mais sans confirmation du Quai d'Orsay- un séjour en Iran serait déconseillé en raison du risque sécuritaire et du «durcissement» actuel en République islamique. Mais de quelle vengeance parle l'ancien ambassadeur?

«Le projet d'attentat, qui a été en effet déjoué au moment de la grande réunion des Moudjahidines du peuple il y a quelques semaines, a entraîné des arrestations sur le territoire européen et notamment en Allemagne, où un diplomate iranien a été interpellé en dépit de son immunité diplomatique.»

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La France conseillerait à ses diplomates de différer leurs voyages en Iran
En effet, début juillet dernier, un diplomate iranien en poste à Vienne, soupçonné d'avoir commandité une attaque à la bombe en France le 30 juin 2018, a été arrêté en Allemagne. Sa cible, selon les autorités européennes concernées, aurait été les Moudjahidines du peuple, qui se réunissaient à Villepinte pour leur rassemblement annuel. Cette organisation, en guerre ouverte avec les gardiens de la Révolution et le pouvoir iranien depuis le début des années 80, appelle les démocraties occidentales et le peuple iranien à renverser le pouvoir en place à Téhéran, qui lui, considère ce mouvement comme «terroriste». Cette arrestation par les Européens pourrait donc entraîner une réplique iranienne?

«Ce risque me paraît limité, dans la mesure où les Iraniens font attention en ce moment de ne pas trop se fâcher avec les Européens, dont ils ont besoin pour protéger l'accord nucléaire. Mais on peut imaginer que, dans les luttes de factions qui se déroulent en Iran, pour embarrasser le gouvernement, qui lui cherche des solutions avec les Européens, certains fassent une provocation de ce genre.»

François Nicoullaud considère qu'«il y a un risque peut être faible, mais on ne peut pas dire qu'il y a un risque zéro» à cause de cette affaire. Précisions qu'après deux mois, la lumière n'a toujours pas été faite sur les véritables responsables de ce possible «attentat». Si les Occidentaux et donc la France directement ont, et depuis longtemps, pris position pour les Moudjahidines du peuple, Téhéran a dénoncé une supercherie fomentée par l'organisation ennemie et sa protection par l'État français.

Ajoutons pour conclure qu'au-delà de cette affaire, la situation actuelle de l'Iran ne doit pas non plus rassurer les autorités françaises. En effet, depuis la décision de Donald Trump, les réformes, notamment économiques, entreprises par le Président Hassan Rohani peinent à convaincre aussi bien les élites en place, les réformateurs, les conservateurs, ou encore le peuple, entraînant de facto une instabilité grandissante.

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