Cocaïne en Algérie: de hauts responsables et leurs enfants dans le viseur de la justice

© AP Photo / Arnulfo Francoun lot de cocaïne
un lot de cocaïne - Sputnik Afrique
S'abonner
La justice algérienne, sur ordre du Président Abdelaziz Bouteflika, va convoquer très prochainement des ministres, certains de leurs proches parents, ainsi que des enfants de hauts responsables, dont le fils d’un ancien général-major, dans le cadre de l’enquête sur l’affaire de cocaïne. C’est ce qu’a indiqué le journal El Bilad ce jeudi 30 août.

L'affaire de la saisie, le 29 mai dernier, de 701 kg de cocaïne à bord d'un bateau dans le port de la ville d'Oran, censé transporter de la viande rouge importée du Brésil pour le compte de Kamel Chikhi, surnommé «Kamel le boucher», va connaître de nouveaux rebondissements dans les prochains jours, selon le quotidien arabophone algérien El Bilad, dans son édition du 30 août.

Saisie de cocaïne, image d'illustration - Sputnik Afrique
Algérie: que signifie le limogeage du général responsable de l’enquête sur la cocaïne?
Selon le journal, l'enquête sur cette affaire de cocaïne va reprendre sur ordre du Président Abdelaziz Bouteflika, qui a demandé à ce qu'aucune personne mêlée de près ou de loin à ce scandale ne soit épargnée par la justice, quel que soit son rang dans les institutions de l'État.

Selon des sources bien informées et citées par le média, le juge d'instruction en charge de cette affaire adressera très prochainement des convocations à des ministres en exercice dans l'actuel gouvernement, ainsi qu'à certains de leurs proches parents liés à cette affaire de cocaïne.

Dans ce cadre, ces mêmes sources ont indiqué que les ministres concernés par ces convocations seront entendus une fois libérés de leurs responsabilités au sein du gouvernement, un remaniement ministériel étant probablement proche.

un lot de cocaïne - Sputnik Afrique
La cocaïne saisie à Oran provoquera-t-elle une crise entre Alger et Washington?
L'enquête, selon le quotidien, viserait cette fois également les enfants de hauts fonctionnaires, dont le fils d'un général-major de haut rang dans l'armée algérienne, qui a été limogé par le président de la République il y a quelques jours. Une décision qui aurait été motivée par le souci d'éviter à la justice d'éventuelles influences qui perturberaient le cours de l'enquête.

Dans son édition du 30 août, le site d'information Algeriepatriotique a affirmé que «la réactivation de l'enquête sur cette affaire de la cocaïne, en ce moment précis, confirme l'existence d'un lien direct entre ce scandale et le vaste mouvement enclenché depuis quelques semaines au sein des corps de sécurité, dans un sens où l'enquête n'aurait pu avancer que dans un climat assaini et, surtout, apaisé. […] Ce qui laisse supposer que les permutations et les mises à la retraite au sein des institutions sécuritaire et militaire vont connaître une trêve.»

Trafic de drogues et d'armes - Sputnik Afrique
Saisie de cocaïne à Oran: «un réseau d’espionnage et d’influence» découvert
Pour rappel, Mohammed Elias Rahmani, haut gradé des services de renseignement algériens à la retraite ayant servi au sein de la Direction centrale de la sécurité de l'armée (DCSA), a indiqué dans une interview accordée à Sputnik que la drogue saisie à Oran l'a été dans le cadre d'une affaire de narco-terrorisme, qui constitue une attaque à caractère paramilitaire contre l'Algérie, orchestrée par des pays tiers.

Au fur et à mesure que l'enquête avançait sur les relations et les connexions du premier concerné dans cette affaire, «Kamel le boucher», indique ce spécialiste du renseignement, les agents de la DCSA «ont découvert qu'il y avait un réseau d'espionnage et d'influence, qui a même réussi à recruter des fils de hauts dignitaires et responsables de l'État, pensant qu'ils faisaient du business avec Kamel Chikhi».

L'affaire de la saisie de la cocaïne le 29 mai dernier dans le port d'Oran par les forces navales a suscité une vague de changements dans les corps constitués de l'État algérien, touchant en premier lieu la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), la gendarmerie nationale et pour finir l'ANP (Armée nationale populaire).

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала