Ne pas accréditer Sputnik en France? La Russie évoque sa possible réponse

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La proposition du groupe interministériel français de ne pas accréditer les journalistes de Sputnik et de RT en France a fait réagir les élus russes. Selon les politiciens, la réponse de Moscou devrait être symétrique et toucher des domaines «sensibles» pour la partie française.

La Russie peut prendre des mesures de rétorsion à l'encontre des médias publics français si l'agence de presse Sputnik et la chaîne de télévision RT se voient refusées leurs accréditations en France, a déclaré Igor Morozov, membre du comité du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe).

«Nous ne pouvons pas ignorer de telles mesures. Si elles sont appliquées, cela entraînera des dommages évidents à la liberté d'expression. Par conséquent, la Russie prendra des mesures adéquates qui comprendront des restrictions d'accréditation pour les médias publics français», a indiqué Igor Morozov.

Le législateur a précisé que de telles mesures pourraient être prises à l'encontre de la holding France Média Monde, qui comprend la chaîne de télévision France 24 et la radio RFI.

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Selon le sénateur Andreï Klimov, qui dirige la commission pour la défense de la souveraineté de la Russie au Conseil de la Fédération, la réponse de Moscou pourrait toucher des domaines «sensibles» pour la partie française dans la coopération entre les deux pays.

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«En même temps, nous espérons que le bon sens prévaudra. Je tiens à souligner que plusieurs élus du Sénat français, avec qui nous interagissons, s'opposent à de telles actions de la part des autorités françaises à l'encontre des journalistes russes», a déclaré le chef de la commission.

D'après le premier vice-président du comité des affaires internationales de la Douma (chambre basse du parlement russe), Dmitri Novikov, la Russie ne doit pas rester les mains croisées et doit prendre des mesures adéquates. Selon le sénateur, le rapport publié par le Centre d'analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (IRSEM) du ministère des Armées représente une nouvelle étape de la guerre des sanctions.

Youri Roubinski, directeur du Centre des études françaises à l'Institut de l'Europe de l'Académie des sciences de Russie, estime pour sa part que le rapport en question est lié avec les futures élections au Parlement européen.

«Actuellement, les relations avec les médias russes, non seulement en France mais aussi en Allemagne et dans d'autres pays de l'UE, sont devenues tendues en raison de la campagne presque débutée avant les élections au Parlement européen en mai prochain. Ce sont des élections très importantes car les forces contre l'UE se sont renforcées dans plusieurs pays. Le dernier cas en date sont les manifestations contre les migrants à Chemnitz. Les autorités de France et d'Allemagne croient que pendant la campagne électorale, ces médias [RT et Sputnik, ndlr] sympathiseront non seulement avec les eurosceptiques, mais qu'ils gonfleront délibérément l'humeur antimigratoire», estime Youri Roubinski.

Un rapport intitulé «Les manipulations de l'information: un défi pour nos démocraties» a été publié mardi par le Centre d'analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (IRSEM) du ministère des Armées. Ce document propose de ne pas accréditer les journalistes de Sputnik et de la chaîne russe RT qui, selon les auteurs du rapport, ne sont pourtant «que les équivalents russes des grands médias occidentaux».

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