Israël: le gouvernement de Netanyahou dans la tourmente

© REUTERS / Sebastian Scheiner/PoolIsrael's Prime Minister Benjamin Netanyahu arrives to the weekly cabinet meeting at his office in Jerusalem, September 20, 2015
Israel's Prime Minister Benjamin Netanyahu arrives to the weekly cabinet meeting at his office in Jerusalem, September 20, 2015 - Sputnik Afrique
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Le gouvernement Netanyahou pourrait-il tomber? La police de l'État hébreu a fait savoir ce mardi 20 novembre qu'elle recommandait l'inculpation du ministre de l'Intérieur israélien. Avec les déboires judiciaires des Netanyahou et la démission récente du ministre de la Défense Lieberman, Tel-Aviv vit une crise politique et judicaire d'importance.

Nouvelle secousse juridico-politique en Israël. Micky Rosenfeld, porte-parole de la police, a déclaré ce mardi 20 novembre qu'il existait des preuves de délits de fraudes et d'abus de confiance en lien avec des transactions immobilières contre le ministre de l'Intérieur Aryeh Deri et demanderait donc au Procureur de l'inculper.

L'histoire va-t-elle se répéter? En mars 2000, Aryeh Deri avait déjà été condamné à trois ans de prison pour abus de confiance, fraude et corruption. Son délit remontait au début des années 90, où, à l'époque, il occupait le poste de ministre de l'Intérieur —comme aujourd'hui. Face à la pression, il avait donc été contraint de démissionner en 1993.

La prudence est de rigueur, la justice n'ayant pas commencé son travail et le prévenu clamant son innocence, se félicitant aussi que le chef d'inculpation de corruption n'ait pas été retenu.
Cependant, cette enquête du «FBI israélien»- le Lahav 433, chargé d'enquêter sur les crimes et la corruption à l'échelle nationale- pourrait affaiblir encore davantage le gouvernement de Benjamin Netanyahou. Ce dernier est lui aussi dans le viseur des limiers anticorruptions. Netanyahou doit faire face à plusieurs enquêtes, notamment celle qui touche le géant des télécommunications Bezeq, enquête qui par ailleurs, vise aussi sa femme Sara.

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Sur un plan personnel, l'image des Netanyahou est ternie depuis des années par des affaires judiciaires. En octobre dernier, Sara Netanyahou a même siégé en tant que prévenue pour la première fois dans la salle d'audience du tribunal de première instance de Jérusalem. Les chefs d'inculpation: fraude et abus de fonds publics.

Cette annonce risque donc d'être une nouvelle épine dans le pied du Premier ministre israélien. Ce dernier doit faire face à une fronde au sein même de son gouvernement. Elle a débuté récemment par la démission du ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, qui était en désaccord avec la mise en place d'un cessez-le-feu entre Tel-Aviv et Gaza après deux jours de combats intenses où 15 personnes (14 Palestiniens et 1 Israélien) ont perdu la vie.
Dénonçant une «capitulation devant le terrorisme», Avigdor Lieberman a appelé à des élections anticipées. Il a été rejoint par ses collègues de l'Intérieur, de l'Éducation, Naftali Bennett, et des Finances, Moshe Kahlon. Mais ce dernier est isolé au sein du gouvernement depuis que les deux autres ministres sont rentrés dans le rang, ce lundi 19 novembre. En effet, Aryeh Deri et Naftali Bennett, le ministre de l'Éducation, ont abandonné leurs menaces de démissionner. Bennett, qui avait annoncé sa démission s'il n'obtenait pas le poste à la Défense, a perdu son bras de fer face à Netanyahou, qui en plus de ses fonctions de Premier ministre et de ministre des Affaires étrangères, occupe dorénavant celui de ministre de la Défense.

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Si la possible démission d'Aryeh Deri pourrait finalement soulager Netanyahou, elle pourrait aussi fragiliser davantage la coalition en place et donc le gouvernement, mais aussi l'image personnelle du Premier ministre, risquant d'être associée aux déboires de son ministre.

L'éclatement du gouvernement Netanyahou IV avait donc été repoussé ce lundi 19 novembre. Avec cette nouvelle affaire, des élections —prévues en 2019- anticipées vont possiblement être remises à l'ordre du jour.

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