Au moins 60 personnes ont été tuées dans les combats entre groupes armés le 15 novembre dernier à Alindao, dans le centre de la Centrafrique, selon un rapport interne de l'Onu. De nouvelles violences interethniques qui resurgissent à quelques jours du renouvellement du mandat de la MINUSCA le 15 décembre prochain. Un regain de tension attribué par certaines autorités politiques et religieuses à la passivité de la MINUSCA. Une mission de plus en plus pointée du doigt face aux violences dans le pays et dont les actions sont entachées par plusieurs irrégularités. Le 21 novembre dernier, Simplice Mathieu Sarandji, le Premier ministre centrafricain, est monté au créneau devant le parlement:
«J'avais interpellé le Représentant spécial adjoint des Nations unies, monsieur, Kenny que j'ai reçu une information comme quoi le site de déplacés d'Alindao serait la cible d'une attaque en préparation. Il va me rassurer qu'ils sont aussi informés de cela et m'a promis que toutes les dispositions seront prises pour pallier cela et que je peux rassurer le chef de l'État que toutes les dispositions sont prises pour contenir cet assaut. Mais malheureusement après, j'avais eu l'information d'un carnage à Alindao.»
Une position similaire à celle des religieux. Les évêques de Centrafrique, qui ont perdu cinq prêtres en six mois, tués par des rebelles de la Séléka, accusent, eux aussi, la MINUSCA et plus précisément les contingents pakistanais et mauritaniens de jouer le jeu des rebelles de la Séléka au détriment de la population. De retour de Batangafo, dans le nord-ouest du pays, où des combats meurtriers se sont également récemment produits, Mgr Nongo Aziagbia, vice-président de la Commission épiscopale de Centrafrique, a également relayé les accusations d'inaction, voire de collusion, de certains contingents de la mission de l'Onu en Centrafrique, lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée lundi 26 novembre à Bangui.«À Batangafo, pendant qu'on incendiait, pendant qu'on tuait, qu'on volait les biens de la population civile, le contingent pakistanais de la MINUSCA se contentait seulement de prendre des photos», a-t-il affirmé.
Avant de poursuivre:«Le même témoignage nous revient de Alindao, où les membres du contingent mauritanien riaient pendant que les exactions étaient commises.»
L'émissaire de l'Onu pour la Centrafrique, Parfait Onanga Anyanga, a déclaré face à la presse vendredi 23 novembre à Bangui pour se défendre que la mission était dans «l'incapacité de prévenir des violences de cette nature».
Parfait Onanga Anyanga tente de se justifier face à toutes ces graves accusations portées contre la MINUSCA.
«Nous vivons un contexte dans lequel l'État, dans son incarnation, n'est pas présent sur toute l'étendue du territoire. La MINUSCA avec ses insuffisances tente de remplacer l'État dans ses fonctions régaliennes. Nous sommes en train de faire des pas importants à redonner à l'État centrafricain ses capacités plénières. Malheureusement, nous faisons face à des violences, comme celle que nous connaissons» a-t-il ajouté.
Le président de l'Assemblée nationale centrafricaine, Laurent Ngon Baba, a lui aussi dénoncé
«L'indifférence de certains contingents [de la MINUSCA, ndlr] face aux agressions sur la population.»
Depuis 2013, la Centrafrique vit sous la coupe de groupes armés et de milices qui commettent d'innombrables violences et exactions.
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